Peugeot : L’amélioration de la rentabilité sans effet sur la décote de la valeur

Après des années de vaches maigres, le groupe PSA a confirmé son redressement en annonçant, mercredi, une progression de 51% de son résultat net en 1999, à 729 millions d'euros (4,78 milliards de francs). Ce résultat prend en compte une provision de 431 millions d'euros (2,825 milliards de francs) pour couvrir le coût d'un plan quinquennal de départs en pré-retraite. Le groupe, qui emploie 165.800 personnes, prévoit le départ de 13.200 personnes sur cinq ans, et leur remplacement à hauteur d'un tiers par de nouvelles embauches.Toutefois, cette provision ne ternit pas le rattrapage de la marge nette du groupe, qui couronne un exercice 1999 faste, au cours duquel le constructeur français aura conquis la première place du marché français, avec une part de 29,1 % et une progression de 12 % de son activité à 37,8 milliards d'euros. Ce qui lui a permis de dépasser ses objectifs en réalisant un résultat opérationnel de 1,674 milliard d'euros (10,98 milliards de francs) en hausse de 53% par rapport à celui de 1998. Et les perspectives à moyen terme ne sont pas moins encourageantes.Les lancements du monospace Xsara Picasso, de la Peugeot 607 et de la nouvelle Xantia devraient prendre le relais de la 206 et du moteur HDI pour asseoir la convalescence du constructeur. Résultat, la croissance des ventes est attendu pour cette année en hausse de 7 % en volume, soit 2,7 millions de véhicules, facilitant de fait la progression du bénéfice net.Seule ombre au tableau, le groupe reste un acteur régional. D'où sa politique d'accumulation d'accords commerciaux ponctuels, en vue d'étendre sa présence sur de nouveaux marchés. " Cette stratégie ne semble pas durable à long terme, car elle ne permet pas de bénéficier de la couverture géographique des partenaires ", relativisent les analystes d'Aurel-Leven. Pour les investisseurs, la création de valeur doit passer par une augmentation de la taille critique du constructeur, que seul un rapprochement avec un autre acteur ou une prise en main par un groupe plus " global " pourrait permettre. En ligne de mire, les visées de DaimlerChrysler, qui souhaiterait une prise de participation dans le constructeur avec qui il coopérera à la fabrication de la future Smart à quatre places. Selon les observateurs, Peugeot serait le candidat idéal et, de fait, plébiscité par le groupe germano-américain, les dossiers Fiat et Honda retenant moins les suffrages.Les synergies d'un tel rapprochement sont claires. DaimlerChrysler compléterait sa gamme dans le bas et le milieu de gamme, tandis que PSA profiterait de la présence commerciale et des moyens financiers de son actionnaire pour pérenniser son développement. Et faciliter le rattrapage de sa valorisation, qui subit encore une décote significative au regard des ténors du secteur. La valeur, qui se paye moins de 10 fois le bénéfice net par action attendu en 2000, accuse en effet un repli de 4,7 % depuis le premier janvier, à 214,8 euros.Ainsi, même si cette hypothèse n'a pas les faveurs de la famille Peugeot, qui dispose encore de 37,4 % des droits de vote de l'ensemble et qui privilégie les investissements productifs directs, les spéculations sur un rapprochement, jugé par beaucoup inéluctable, vont bon train. A cet titre, un cours minimum de 300 euros par action est présenté par de nombreux analystes comme un préalable à toute opération d'envergure. La réduction de la décote du groupe, que le rally de l'année dernière n'a pas complètement comblé, serait à ce prix.
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