Renault rachète Samsung Motors

Renault et les créanciers de Samsung Motors sont parvenus à un accord, faisant du groupe français le premier constructeur automobile étranger à pénétrer le marché très fermé de la Corée du Sud. L'accord, annoncé dès vendredi matin à Séoul par un responsable de Samsung Motors, a été confirmé en fin d'après-midi par Renault mais ses modalités financières n'ont pas été révélées. Il a été conclu après plus de trois mois et demi de négociations. "Renault et les représentants des créanciers ont abouti à un accord qui devra être ratifié par le comité des créanciers lundi", a indiqué un porte-parole du groupe français, sans donner de détails. Renault doit reprendre les actifs de Samsung Motors, mais pas ses dettes estimées à 3,7 milliards de dollars. Les deux parties tenaient depuis jeudi matin à Paris une ultime série de pourparlers avant l'expiration vendredi soir de la période de négociations exclusives qu'elles s'étaient fixé. Alors que l'industrie automobile sud-coréenne a été récemment paralysée par une grève pour protester contre un possible rachat de Daewoo Motors par un groupe étranger, Samsung Motors et ses sous-traitants soutenaient un rachat par Renault. Samsung Motors, fondé en 1995, est le troisième et dernier des constructeurs automobiles du pays, derrière Hyundai et Daewoo. Il a été contraint au dépôt de bilan à l'été 1999 par la chute du marché automobile coréen, victime de la crise asiatique. Le groupe français doit garder les 2.000 employés de Samsung et relancer sa production. L'usine de Pusan, qui tourne actuellement au ralenti, a une capacité de 240.000 unités par an, et Renault compte conquérir entre 10% et 15% du marché coréen, en nette reprise depuis l'an dernier. Pour Samsung, Renault était un sauveteur logique puisque le français est depuis 1999 allié au constructeur japonais Nissan Motor, qui a fourni la technologie de l'usine de Samsung. Renault était en négociations exclusives depuis début janvier pour reprendre les actifs de Samsung Motors: l'usine de Pusan, un centre de recherche et développement, le réseau de distribution, et la marque. Le constructeur français avait fait une offre le 6 mars, valorisant les actifs de Samsung Motors à 450 millions de dollars, un prix jugé trop bas par les créanciers. Les discussions avaient aussi buté sur la découverte d'une dette "cachée" de 260 millions de dollars du constructeur sud-coréen envers une autre filiale du groupe Samsung, la branche commerciale Samsung Corp. Mais ce problème a été réglé cette semaine entre Coréens, Samsung Corp devant recevoir 30% de l'argent versé par Renault et les banques créancières 70%. Selon la presse coréenne, Renault a fait une nouvelle offre valorisant les actifs de Samsung Motors entre 540 et 550 millions de dollars. Ces actifs doivent être acquis par une nouvelle société, détenue à 70% par Renault. La première offre de Renault attribuait les 30% restants de la société commmune au groupe Samsung. Selon la presse coréenne, la nouvelle offre de Renault prévoit 20% pour Samsung et 10% pour les créanciers.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.