Michelin : Les déboires de Bridgestone donnent une nouvelle bouffée d’air au titre

Michelin confirmait lundi son rebond à la bourse de Paris. A la clôture, le titre grimpait de 1,35% à 34,47 euros ; en l'espace de neuf séances, le fabricant français a vu sa valorisation boursière progresser de plus de 9%. Raison principale du retour des investisseurs sur un titre jusqu'ici délaissé, Michelin va bénéficier des déboires de son concurrent japonais Bridgestone, qui a décidé de rappeler plus de six millions de pneus potentiellement défectueux commercialisés par sa filiale américaine Firestone. La firme nippone a accepté vendredi que les utilisateurs de ces pneumatiques optent pour des Michelin, ce qui devrait doper les ventes de l'équipementier français Outre-Atlantique. Michael Flannery, porte-parole de la marque au bibendum, a d'ailleurs annoncé que la société allait accroître le rythme d'utilisation de ses capacités de production aux Etats-Unis, passant de 90 à 100%. " Il s'agit incontestablement d'une très bonne nouvelle pour Michelin ", constate Gaëtan Toulemonde, qui suit la valeur chez Deutsche Bank. " La réaction du marché est d'autant plus favorable que cette information vient après un avertissement de la firme clermontoise sur ses profits. " Le 27 juillet dernier, la société avait en effet annoncé, parallèlement à la publication de son chiffre d'affaires semestriel, qu'elle ne parviendrait pas à atteindre son objectif de marge opérationnelle, auparavant fixé à 9,5% pour l'exercice 2000.Le secteur reste marqué par une grande défiance des investisseurs. Trois leaders du pneumatique - Michelin, Goodyear et Continental - ont notamment annoncé des résultats ou prévisions de résultats décevants. " Les fabricants ne parviennent pas à traduire dans les prix de vente les effets de la hausse du coût des matières premières, ce qui entraîne une dégradation des marges ", explique Gaëtan Toulemonde. Le problème est rendu plus aigu, pour Michelin, par la dépréciation de l'euro contre le dollar, qui accroît encore la facture de l'équipementier français en matières premières.En conséquence, la communauté financière reste très réservée sur les perspectives de Michelin. La Deutsche Bank est par exemple neutre sur le titre, avec des prévisions de résultats " largement inférieures au consensus ", précise le bureau d'analyse. La publication du chiffre d'affaires du groupe - et l'avertissement sur les bénéfices qui l'accompagnait - avait en effet déclenché un série de dégradation de leurs recommandations par les analystes. Seule la société de bourse Wargny reste aujourd'hui à l'achat dans l'attente d'une amélioration de la marge opérationnelle au 2ème semestre.
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