Ford supprime 1.500 emplois en Grande Bretagne

Ford a annoncé vendredi la suppression de près de 1.500 emplois à son usine britannique de Dagenham. Dagenham, principal site de Ford en Grande-Bretagne et la deuxième plus grosse usine automobile du pays, ne fera plus travailler qu'une équipe au lieu de deux sur la ligne de production de la Fiesta, où est actuellement employée la moitié de ses 8.000 employés. Cette décision entre dans le cadre d'une "vaste restructuration européenne" et se traduira par la suppression d'au moins 1.350 emplois, chiffre qui pourrait ultérieurement approcher de 1.500, a indiqué un porte-parole. "Cette décision est une étape importante pour la résolution du déséquilibre de nos capacités de production, mais nous continuerons d'examiner tous les aspects de nos activités européennes", a déclaré le président de Ford Europe, Nick Scheele dans le communiqué. Il a rappelé que la direction du groupe conduisait actuellement un réexamen de ses activités en Europe, dont les conclusions devraient être annoncées dans les prochains mois. Le groupe de Detroit avait qualifié le mois dernier d'"inacceptables" ses résultats dans la région. Ford a déjà fermé une usine au Portugal et une autre en Pologne. Plusieurs autres sites ont déjà vu leur rythme de production réduit. Dagenham, situé près de Londres, était déjà passé de trois à deux équipes depuis un an et demi et tournait en dessous de ses capacités depuis ce temps, une situation coûteuse pour l'entreprise car une partie du personnel est alors affectée à des tâches "non productives". Le patron de Ford Europe a souligné que tous les constructeurs souffraient de surcapacités en Europe. Outre la baisse des ventes, Dagenham pâtit du niveau élevé de la livre qui réduit sa rentabilité et renchérit ses exportations, lesquelles représentent une grande partie de sa production. Ford a déjà transféré une partie de la production des Fiesta vers l'usine de Cologne, décision qui avait été interprétée comme une conséquence directe du taux de change défavorable. Nick Scheele a reconnu que le problème de la livre avait joué un rôle dans la décision touchant Dagenham mais de manière secondaire. Il a également affirmé que la recrudescence des conflits sociaux depuis l'année dernière, si elle n'a pas été un facteur important, n'avait "pas aidé". Plusieurs grèves ont eu lieu à l'automne dans un climat très tendu au sein du personnel sur fonds d'accusations de racisme. Le président du groupe Jacques Nasser avait dû se rendre en personne sur le site en novembre pour tenter d'apaiser la situation. Les "cols blancs" devaient observer un arrêt de travail de 24 heures lundi dans le cadre d'un conflit salarial. Les syndicats craignent désormais une fermeture pure et simple de l'usine fondée en 1931. Interrogé par la presse, Nick Scheele a refusé de s'engager sur l'avenir à plus long terme Dagenham, affirmant qu'on ne pouvait exclure une fermeture. Il a renvoyé aux conclusions de l'étude européenne actuellement en cours. "Ford doit donner des assurances concrète sur l'avenir à long terme de Dagenham et montrer que cette annonce ne marque pas le début de fermeture progressive de l'usine", a déclaré Duncan Simpson, responsable du syndicat Amalgamated Engineering and Electrical Union. Les suppressions d'emplois de Dagenham seront obtenues dans la mesure du possible par des départs volontaires pour lesquels la direction a promis des conditions nettement meilleures à celle habituellement offertes dans le secteur.
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