Spiritueux : L'action Pernod-Ricard regagne 6%

Après les dossiers du boeuf aux hormones ou des organismes génétiquement modifiés, l'Union européenne et les Etats-Unis ont aujourd'hui un nouveau motif de dispute au sein de l'Organisation mondiale du commerce. L'UE a en effet décidé de demander l'arbitrage de l'OMC dans l'affaire qui oppose Pernod Ricard à son concurrent Bacardi sur l'utilisation de la marque "Havana Club" aux Etats-Unis.Ce conflit remonte en fait à 1993, quand avait été créé une société commune entre le gouvernement cubain et le groupe Pernod Ricard - appelée Havana Club Holdings - pour distribuer le rhum blanc Havana Club dans le monde entier. Ce joint venture, localisé au Luxembourg, avait alors enregistré les droits de la marque aux Etats Unis dans l'espoir de contourner l'embargo qui touche tous les produits en provenance de Cuba. En 1995, toutefois, la société Bacardi commença à distribuer son propre Havana Club aux Etats Unis. La justice américaine fut alors saisie et rendit un premier verdict en faveur de Bacardi arguant que Havana Club Holding n'avait aucun droit sur ce rhum produit auparavant par une société -Arechabala SA- ensuite nationalisée par le régime cubain. Pour résoudre ce différend, l'Union Européenne a donc demandé à l'OMC d'ouvrir un panel à l'encontre de la disposition législative américaine, connue sous le nom de Section 211, qui avait servi de base à la condamnation du groupe français. Cette loi, votée sur mesure selon Pernod Ricard, interdit la défense d'une marque qui a autrefois appartenu à des cubains ou exilés cubains, explique le porte-parole de Pernod Ricard. La société française estime être doublement pénalisée aux Etats-Unis. D'une part, elle ne peut, du fait de l'embargo américain sur les produits cubains, commercialiser son rhum "Havana Club" car il est fabriqué à Cuba et d'autre part elle ne peut protéger sa marque qui est désormais utilisée par Bacardi. Le règlement de ce conflit reflète en tout cas un enjeu de tout premier plan pour Pernod-Ricard : la société espère pénétrer le marché américain des rhums, qui est le deuxième au monde avec 16% de part de marché et plus de 12 millions de caisses en 1998.Les boursiers ont accueilli avec enthousiasme ces nouvelles perspectives pour le groupe français de spiritueux. L'action Pernor-Ricard a gagné 6,06% à 59,5 euros. Cette progression permet au titre de rattraper une partie du retard accumulé depuis le milieu du mois de juin, période au cours de laquelle la valeur s'était effondrée de plus de 10%.
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