L’Oréal : Activité plus soutenue que prévu en 1999

Retournement de tendance en perspective. Le leader mondial des cosmétiques, L'Oréal, vient d'annoncer une hausse de 12,1 % de son chiffre d'affaires en 1999 à 10,7 milliards d'euros, en données pro forma hors Synthélabo. Cette annonce est la bienvenue sur les marchés, au regard de la fonction de réaction historique de la valeur à l'évolution de ses fondamentaux : selon un analyste, " chaque point de croissance supplémentaire du chiffre d'affaires augmente de 5 % la valorisation du groupe ". Pour l'heure, le titre se contente ce matin d'un gain de 0,8 % à l'ouverture, à 692 euros. De quoi relativiser la mauvaise performance de l'action en ce début d'année.Epinglée par la forte hausse de ses multiples à la suite du rally de l'année dernière, l'action a subi de plein fouet le regain de tension des taux d'intérêt. Après un exercice 1999 faste et une hausse de 23 % au cours du deuxième semestre 1999, le titre s'est déprécié de 13,86 % depuis le premier janvier à 686 euros, hier en clôture.En effet, la forte visibilité et, mécaniquement, la faiblesse de la prime de risque du groupe confèrent au titre une corrélation importante vis-à-vis des taux d'intérêt. Inversement, entre 1993 et 1998, la faiblesse des taux a été partiellement à l'origine de la surperformance de L'Oréal, alors que les perspectives de croissance n'étaient pas aussi claires qu'elles ne le sont aujourd'hui.C'est pourquoi la récente correction ne semble pas inquiéter la direction. " Le groupe a une stratégie de long terme, commente un analyste. Dans le contexte actuel de consolidation du secteur des cosmétique, il préfère sacrifier une partie de sa rentabilité pour conforter sa place de numéro un mondial ". D'où l'agressivité de sa stratégie marketing qui, si elle pénalise sa marge opérationnelle, qui oscille autour de 12 % alors qu'elle pourrait atteindre des ratios de 16 % à 18 %, assoie parallèlement sa suprématie à travers une forte progression des ventes.Autre bémol mentionné par certains observateurs, tels que les analystes de Goldman Sachs, la concentration du secteur de la distribution risque d'exercer une pression à la baisse sur les prix chez les principaux acteurs des cosmétiques et pénaliser d'avantage leurs marges d'exploitation. Mais l'impact sur la rentabilité de L'Oréal pourrait s'avérer moins élevée que chez ses homologues, du fait de la forte position concurrentielle du groupe sur de nombreux produits et de la fréquence de ses innovations. Mieux, " en se restructurant, le secteur de la distribution pourrait accélérer la mise en place de plates-formes logistiques au niveau européen et non pays par pays. D'où, in fine, une réduction des coûts ", tempère un analyste.Résultat, avec un PER en 2000 de près de 50, l'ampleur des multiples que le groupe a atteint après son rally de l'année dernière n'effraie pas les marchés, qui se sont contenté d'une correction technique. Par ailleurs, à la solidité des fondamentaux et la forte position concurrentielle du groupe, qui confèrent à la valeur une prime de leadership, s'ajoute une prime de liquidité. Le titre, dont le flottant plafonne à 45 %, bénéficie de son intégration récente dans trois indices européens. Plus que jamais, L'Oréal est une valeur solide.
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