Regain d’intérêt sur Léon de Bruxelles

Parmi les lanternes rouges du Second marché l'année dernière après un exercice 1998 faste, le spécialiste de la formule moule-frites reprend peu à peu des couleurs. Pourtant, aucune nouvelle n'est venu dernièrement étayer les analyses des investisseurs. Tout au plus l'optimisme affiché par le directeur général du groupe, Arnaud Schmite, interrogé hier par Bloomberg sur les comptes de l'exercice 1999, a rompu avec le scepticisme des marchés envers la valeur, en pronostiquant un taux de croissance de l'activité à deux chiffres en 1999. Avis qu'il a pourtant jugé en ligne avec les prévisions annoncées.Nonobstant, le titre aurait fait l'objet d'un ramassage de la part de fonds de gestion en ce début d'année, provoquant l'échange de près de 1 % du capital au cours de chacune des deux dernières séances. A moins que, comme le suggèrent certains observateurs, la direction ne rachète ses propres actions afin de maximiser l'effet relutif. Toujours est-il que, en baisse de plus de 60 % l'année dernière, le titre a gagné 14,11 % hier, avant d'osciller mardi aujourd'hui autour de 27,4 euros dans un marché pourtant en pleine débandade.Echaudés par le profit warning proféré par le groupe au mois de septembre et par les multiples rumeurs d'OPA relayées par la presse depuis plusieurs mois, les marchés restent cependant sceptiques sur le potentiel de rebond de la valeur à moyen terme. Annoncés en octobre, les comptes semestriels de Léon de Bruxelles ont affiché une érosion de la marge d'exploitation de 1,8 points à 13,1 %, conséquence de l'intensification des amortissements consécutive à la frénésie d'ouvertures de nouveaux restaurants.Or cette augmentation des lieux de ventes, une vingtaine ces deux dernières années, n'a pas empêché une baisse du chiffre d'affaires dans les anciens restaurants. Elle a même affecté significativement la rentabilité et la situation financière du groupe, dont l'endettement dépasse de beaucoup le montant des capitaux propres.Résultat, les investisseurs attendent de juger sur pièces l'amélioration de l'activité, et surtout la rentabilité de l'entreprise. Une ébauche de l'évolution récente des fondamentaux sera notamment divulguée à la mi-janvier, lors de l'annonce du chiffre d'affaires annuel du groupe de restauration.Reste l'hypothèse, maintes fois mentionnées, d'un raid sur le groupe, dont le capital est ouvert à hauteur de 74 %. Mais si les prédateurs potentiels sont divers, avec Le Duff, Groupe Flo, Buffalo Grill ou encore Auchan, déjà propriétaire de Flunch, aucun ne s'est pour l'heure déclaré intéressé. Du coup, les investisseurs désireux de parier sur un raid en ont eu jusqu'à présent pour leur argent.Mais après la récente embellie de la valeur, gare à la moindre mauvaise nouvelle lors de l'annonce du chiffre d'affaires annuel.
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