Tourisme : C+N, éconduit par Thomson Travel, va reprendre la branche loisirs d'Havas Voyages

Le groupe American Express envisage de vendre la branche loisirs de sa filiale française Havas Voyages au deuxième voyagiste allemand Condor + Neckermann (C+N). L'opération "pourrait intervenir dans le courant de l'été", selon un communiqué commun des trois sociétés. American Express conservera l'ensemble de l'activité Voyages d'affaires du réseau de distribution Havas Voyages. La partie Loisirs qui doit être cédée à C+N comporte 380 points de vente dont 95 franchisés et emploie 1.540 personnes. Ses ventes (services facturés aux clients) se sont élevées à 6,1 milliards de francs (930 millions d'euros) en 1999. Les deux pôles Loisirs et Affaires de Havas Voyages "continueront de travailler en coopération dans certains domaines, tout en conservant leur autonomie", selon le communiqué. Pour Charles Petruccelli, PDG d'American Express France : '"un groupe de l'envergure de C+N permettrait à la branche Loisirs d'Havas Voyages d'accroître son expertise dans la distribution du voyage de loisirs et ses perspectives européennes." Pour Stefan Pichler, président de C+N, "le marché français est prioritaire car il présente de très grandes opportunités de croissance." Sans doute pas aussi prioritaire toutefois que le marché britannique où C+N envisage de se renforcer en prenant le contrôle du voyagiste Thomson Travel. C+Na annoncé aujourd'hui qu'il étudiait sa position après le refus opposé par le Thomson Travel à une possible offre d'achat augmentée. "C+N note l'annonce aujourd'hui par Thomson Travel Group et sa réponse négative à la possibilité d'une offre recommandée en numéraire à 145 pence par action", selon un communiqué du groupe allemand diffusé à la bourse de Londres. Plus tôt dans la journée, Thomson Travel, le numéro un des voyagistes britanniques, avait annoncé avoir reçu une nouvelle offre d'achat de C+N et l'avoir rejetée comme il l'avait fait la semaine dernière d'une première approche. La nouvelle offre, à 145 pence par action au lieu de 130 pence proposés la semaine dernière, valorise Thomson Travel à environ 1,45 milliard de livres (2,4 mds d'euros). C+N, qui cherche à obtenir l'aval du conseil d'administration de Thomson, a démenti avoir formellement présenté une offre. Thomson Travel a toutefois proposé à C+N que les conseillers financiers des deux groupes se rencontrent afin que Dresdner Kleinwort Benson, la banque-conseil de Thomson, explique les raisons du rejet. Thomson Travel estime que l'offre envisagée par C+N ne reflète pas sa valeur et son potentiel car elle ne prend pas en compte les mesures et objectifs annoncés dans le cadre de sa défense. Ces mesures comportent des réductions de coûts d'au moins 50 millions de livres par an, un redressement des marges jusqu'au meilleur niveau atteint par ses concurrents et une réorientation de la stratégie sur le marché des vacances avec vol inclus accompagnée d'un recours accru à l'internet. C+N avait, lors de sa première approche, exclu de lancer une offre hostile, se disant "persuadé qu'une phase prolongée d'incertitude et d'inquiétude aurait des conséquences négatives sur les activités de Thomson Travel et, par conséquent, sur la valeur du groupe de tourisme britannique". Thomson Travel a enregistré une chute de ses bénéfices l'année dernière en raison d'une croissance trop rapide et d'un excédent de capacités par rapport à la demande. C+N pourrait encore augmenter son offre pour aller jusqu'à 2,76 milliards d'euros, écrit de son côté l'hebdomadaire allemand Focus-Money à paraître jeudi. Selon le magazine citant des sources proches de l'entreprise, la somme de 2,76 mds EUR serait le seuil de tolérance fixé par les maisons mères de C+N, Lufthansa et KarstadtQuelle qui détiennent le groupe à 50/50.
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