Les déboires judiciaires d’Algeco précipitent la chute de la valeur

Les efforts d'Algeco ne sont décidément pas récompensés. Le Président du Tribunal de grande instance de Toulouse a confirmé, en fin de semaine dernière, le rétablissement du droit de préemption de l'australien Chep sur LPR, pourtant acquis par Algeco en 1997. Certes, l'activité palette du groupe, amenée par LCR, ne compte que pour 10 % du chiffre d'affaires du leader européen de la location de modulaires. Mais avec une croissance de 76 % de son activité au cours de l'exercice clos le 30 septembre dernier et une multiplication par six du chiffre d'affaires en deux ans, cette nouvelle division représente à la fois un relais de croissance pour Algeco et une pièce maîtresse dans sa stratégie de diversification.Résultat, la contribution de l'activité palette a largement contribué à la hausse de 11,8 % du bénéfice net du groupe, au cours de l'exercice passé, parallèlement à une progression du chiffre d'affaires de 10,1 % à 249,8 millions d'euros. Par ailleurs, les perspectives d'Algeco à moyen terme sont saluées par les observateurs, grâce notamment à des investissements de plus de 60 millions d'euros consentis l'année dernière.Peine perdue, la dégradation de la visibilité du groupe, après la décision du Tribunal de grande instance de Toulouse, a appelé les analystes à la prudence. Du coup, s'ils saluent les fondamentaux de la société, les investisseurs ont précipité la chute de la valeur. Après un pic autour de 92 euros, au cours du mois de décembre, le titre, coté sur le Second marché, a glissé de plus du tiers de sa valeur pour atteindre près de 58 euros, mardi en séance, dans un volume dense.De quoi envisager un brusque rebond de l'action en cas de résolution du litige à l'amiable, hypothèse jugée probable par les observateurs. Le groupe n'a pas dit son dernier mot et " utilisera tous les moyens légaux pour s'opposer à la cession forcée de la société SFPR (...) à un concurrent, qui constituerait ainsi et de surcroît, un quasi monopole de la location de palettes en France ", indique la direction dans un communiqué. Toute fin heureuse aux démêlés judiciaires du groupe permettrait dès lors aux fondamentaux de reprendre leurs droits. Une perspective encourageante, au regard des multiples de la société, qui se paye aujourd'hui près de 12 fois son bénéfice attendu cette année.D'autant que le titre pourrait aussi revêtir un intérêt spéculatif. L'allemand Preussag, actionnaire aux deux tiers de l'entreprise, pourrait en effet être amené à se délester de sa participation dans le cadre de sa stratégie de recentrage. Auquel cas, au dire de plusieurs analystes, l'objectif du cours de Bourse pourrait atteindre subitement 120 euros, soit le double de son prix actuel.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.