Nouveau décrochage pour Vivendi

Par latribune.fr  |   |  453  mots
Le volume des échanges a encore été important sur Vivendi, avec 10,68 millions de titres négociés pour un montant de plus d'un milliard d'euros (1,78% du capital). La veille, le titre avait reculé de plus de 10% dans un marché portant sur près de 2% du capital du groupe de services. Le titre Vivendi affiche toutefois encore une hausse de 30% depuis le début de l'année. Mercredi, la bourse avait accueilli avec une grande méfiance le projet de rachat du groupe canadien de communication et de spiritueux Seagram par Vivendi et sa filiale Canal+, qui selon eux risquait de transformer rapidement Vivendi en une simple holding, diminuant sa valeur boursière. Jeudi, Jean-Marie Messier, Pdg de Vivendi a confirmé que la décision pour une union entre Vivendi, sa filiale de télévision Canal+ et le canadien Seagram serait prise dans "un petit nombre de jours ou de semaines" et que l'opération n'impliquerait aucune sortie de cash. Le Pdg de Vivendi a souligné qu'il s'agissait d'une acquisition par titres. Affirmant qu'une telle union allait "créer beaucoup de valeur" pour les actionnaires, il a ajouté que la dette de Seagram serait annulée par les ventes de ses activités vins et spiritueux. Ces déclarations ont conduit plusieurs analystes à conseiller à l'achat Vivendi et sa filiale Canal+, même si l'opération menée par M. Messier risque de peser pendant deux ans sur la croissance des résultats. Au vu des premiers éléments, les analystes de la Société Générale ont ramené en vingt-quatre heures de 40% à 10% l'impact "négatif" de l'acquisition sur la croissance des résultats de Vivendi au cours des deux prochaines années, indiquait un gestionnaire. Société Générale conseille donc Vivendi à l'achat ainsi que Canal+. La société de bourse EIFB conseille également Vivendi à l'achat, appréciant notamment le fait que Vivendi est en train d'achever sa mutation vers un groupe international de médias/télécoms/internet. EIFB reconnait toutefois que les modalités de l'opération restent floues pour pouvoir se prononcer sur l'impact financier sur Vivendi et Canal+. La société Exane rétrograde sa notation de "Surperformer" à "neutre", relevait un gestionnaire. L'agence de notation financière Standard and Poor's (SP) a annoncé jeudi qu'elle plaçait sous surveillance avec implication négative les notes à long terme "BBB" et à court terme "A-2" de Vivendi. Certains analystes estiment que Canal+ va être le grand bénéficiaire du rachat de Seagram, la société ayant désormais vocation à regrouper toutes les activités médias du groupe Vivendi. Canal+ a fini sur une baisse de 1,8% à 200,90 euros. Des analystes ont un objectif de cours de 280 euros pour Canal+.