Club Med : La Bourse salue le virage vers l'e-commerce

Si les valeurs technologiques ne sont plus à la fête depuis lundi, la seule référence au commerce électronique séduit toujours les investisseurs. Pour preuve, la nomination au Conseil d'administration du site américain de ventes aux enchères eBay.com de Philippe Bourguignon, président du Club Med, avec Dawn Lepore, vice-président du leader mondial du courtage en ligne Charles Schwab, a provoqué une ruée sur le titre du spécialiste des villages de vacances. Délaissée l'année dernière, la valeur s'est reprise jeudi de plus de 9 % depuis jeudi à 124 euros dans un volume quatre fois plus dense que d'habitude, après une vive correction de plus de 10 % mercredi dans le sillage du décrochage de l'ensemble de la cote.Car si le groupe est pour l'heure quasiment absent de la toile, son potentiel de développement via le commerce électronique est important. Dans ce contexte, la nomination de Philippe Bourguignon au Conseil d'eBay marque, aux yeux des investisseurs, l'ébauche d'un déploiement plus ambitieux sur la distribution de séjours de vacances via l'internet, pratique que son concurrent Nouvelles frontières déploie déjà avec succès.Or les portails thématiques globaux existants, sites que Club Med pourrait utiliser comme modèles, sont aujourd'hui valorisés en Bourse à des niveaux bien au-delà de ce que seul leur chiffre d'affaires actuel pourrait leur conférer. " Aujourd'hui, le multiple de valorisation en Bourse d'une portail de commerce électronique est d'un minimum de 20 fois le chiffre d'affaires annuel. Si le Club Med arrivait à réaliser autant de ventes par l'internet que Nouvelles frontières, la valorisation de la seule partie commerce électronique du groupe dépasserait 22 euros ", estime Gilles Raffort, analyste chez Ferri. De quoi réviser à la hausse le potentiel du titre, qui se paye aujourd'hui entre plus de 25 fois son résultat net attendu en 2000.La valeur reste par ailleurs spéculative. Depuis le mois de juin, l'allemand Preussag ne cache pas ses ambitions de déploiement en Europe du Sud, et notamment en France. Or avec un flottant de près de 58 % et le reste de l'actionnariat relativement dispersé, le Club Med paraît la cible idéale. Ainsi, quel que soit le type de rapprochement envisagé, OPA amicale, simple prise de participations ou accords commerciaux, un tel rapprochement engendrerait un potentiel significatif de création de valeur.Rapprochements, commerce électronique, la stratégie et les perspectives d'activité du Club Med devraient être clarifiées dès mardi prochain, lors de la présentation de ses résultats annuels. Des bénéfices qui, de l'avis des analystes, devraient s'inscrire en ligne avec les prévisions, en dépit des récents troubles du groupe en Turquie. Dans tous les cas, les effets d'annonce présagent d'une forte volatilité du titre la semaine prochaine.
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