Pechiney renonce à APA

Le projet de fusion à trois entre le français Pechiney, le canadien Alcan et le suisse Algroup annoncé le 11 août 1999, a achoppé sur le refus d'Alcan de céder les 50% de sa participation dans le laminoir de NORF, en Allemagne. Ce laminoir, d'une capacité d'un million de tonnes par an, est le plus grand d'Europe. La Commission européenne avait rejeté le mois dernier un premier projet de fusion à trois, craignant que le nouvel ensemble ne se retrouve en position dominante sur le marché des produits plats en Europe, en raison notamment de la participation d'Alcan dans NORF. Selon le projet initial, Alcan devait détenir 44%, Pechiney 29% et Algroup 27% du capital du nouvel ensemble qui, avec un chiffre d'affaires annuel de 21 milliards de dollars, devait prendre la deuxième place mondiale du secteur, derrière le groupe formé par les groupes américains Reynolds et Alcoa, en cours de fusion. Après le rejet de la première mouture du projet, Alcan s'était mis d'accord avec Pechiney pour reprendre les négociations avec Bruxelles en commençant par l'examen du volet NORF. Les deux groupes s'étaient donné jusqu'au 30 avril pour présenter une nouvelle mouture aux autorités européennes. Mais face au refus du canadien de se séparer de NORF, "le pire aurait été de prolonger l'incertitude et de faire de l'acharnement thérapeutique", a affirmé Jean-Pierre Rodier interrogé par l'AFP. Un conseil d'administration d'Alcan doit entériner dans la nuit de mercredi à jeudi l'abandon définitif d'APA, a ajouté M. Rodier. A l'issue du premier examen, la Commission avait néanmoins accepté une fusion à deux entre Alcan et Algroup, premier volet du projet à trois. Elle se préparait à mettre son veto au rapprochement entre Pechiney et à Alcan - second volet du projet - lorsque ces derniers ont retiré à la dernière minute leur dossier. Algroup s'est déjà séparé de sa chimie pour se préparer à une fusion à trois, centrée sur le seul aluminium. Après l'abandon d'APA, Alcan et Algroup devraient poursuivre un rapprochement à deux, sans Pechiney. Le canadien doit lancer une Offre publique d'échange (OPE) sur Algroup, à une date qui n'a pas été rendue publique. La fusion à deux sera définitive dès que les actionnaires auront apporté leurs titres à l'OPE. Pour sa part, Pechiney "a repris sa liberté" et se prépare à "regarder tout et partout" en vue d'une éventuelle acquisition, a indiqué Jean-Pierre Rodier à l'AFP. "Nous sommes plus forts qu'il y a un an", a-t-il assuré. "Notre rentabilité s'est améliorée, nous plaçant parmi les trois meilleurs du secteur, avec un retour sur capitaux engagés de 18%. Nous avons amélioré notre bilan grâce à la cession de notre solde de participation dans ANC aux Etats-Unis et notre endettement est revenu à 20% de nos fonds propres, contre 75% il y a un an".
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