Sidel : La progression de l’activité ne convainc pas les investisseurs

Est-ce le bout du tunnel, pour Sidel ? Délaissé par les investisseurs depuis plus de six mois, le spécialiste français du soufflage de bouteilles en PET vient d'annoncer une croissance de son chiffre d'affaires de 9,7 % en 1999 par rapport à l'année dernière, à 872,2 millions d'euros. Mieux, la progression " du carnet de commandes et la visibilité des affaires en cours permettent de prévoir une croissance vigoureuse du chiffre d'affaires en 2000 ", indique la société, dans un communiqué.De quoi redonner progressivement confiance aux investisseurs. Suite à un premier semestre boursier fulgurant, la valeur s'est repliée de 30 % depuis le mois de juin à 93 euros, hier en clôture, pour rester stable, ce matin. Pourtant, l'objet de cette désaffection est en voie de clarification.En particulier, le nouveau procédé du groupe, Actis, commence peu à peu à convaincre les clients. Kronenbourg a commandé une ligne de fabrication de bouteilles en plastique avec traitement Actis qui sera installée dans une de ses usines, tandis que la publication d'une lettre d'opinion favorable à l'utilisation d'Actis au regard des normes de la Food and Drug Administration (FDA) a été rédigée par Keller & Heckman, cabinet d'avocat spécialiste des questions alimentaires aux Etats-Unis.Divulgué fin avril, le procédé Actis (Amorphous Carbon Treatment on Internal Surface), qui confère à l'emballage PET, via sa technologie plasma, des performances barrières inégalées, ouvrirait toutes grandes les portes du marché du conditionnement de la bière au groupe français. Dès 2002, la direction prévoit une contribution d'Actis à hauteur de 10 % du chiffre d'affaires global. Mieux, grâce aux redevances perçues sur chaque bouteille fabriquée via cette technologie, le taux de marge nette de Sidel devrait s'améliorer de 2 points.Et le mode de facturation confère au procédé un fort potentiel de contribution au chiffre d'affaires. En effet, celle-ci ne se borne pas à la vente stricte de machines, mais comporte des royalties sur chaque bouteille produite par les clients via cette technologie. La filiale Sidel Actis Services a d'ailleurs été créée afin de regrouper cette seule activité. " L'imposition des redevances est moins forte que celle des bénéfices industriels ", a expliqué, début décembre, Francis Olivier à l'hebdomadaire Investir.Par ailleurs, les relais de croissance de Sidel ne se limitent pas à ce développement interne, mais s'inscrivent aussi dans une stratégie active de croissance externe. Après l'acquisition, au début du mois de décembre, du concepteur d'équipements de gestion de poudres et de liquides, Guérin Systems, Sidel s'est emparé pour 290 millions de francs, à la fin de l'année dernière, du fabricant suédois de machines d'emballage pour la cosmétique et la pharmacie, Norden. Sidel, qui détenait déjà Kalix, est dès lors devenu le leader mondial des remplisseuses de tubes, avec 45 % de part de marché.Du coup, si le potentiel de rattrapage du titre est significatif, les investisseurs demandent encore des preuves du succès et du retour sur investissement d'Actis pour parier de nouveau sur le titre. D'ici là, la défiance prévaut, d'autant que le développement d'Actis a coûté cher. En plus des tumultes du marché américain, les marges de l'exercice 1999 ont été pénalisées par les coûts de lancements de ce nouveau produit.
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