La Commission européenne a donné vendredi soir son accord officiel au projet de fusion entre Vivendi et Seagram. Les incertitudes ont pesé jusqu'au dernier moment, au point qu'était évoquée , quelques heures encore avant l'annonce, la possibilité de l'ouverture d'une enquête approfondie. Une telle enquête aurait pu retarder de plusieurs mois le rapprochement entre le groupe français et le groupe américain, dont le montant est évalué à 44 milliards de dollars. Pour obtenir le feu vert définitif de Bruxelles, Vivendi et Seagram ont dû prendre trois engagements portant sur les droits cinématographiques, la diffusion de musique et la participation de Vivendi dans BSkyB. Dans le cinéma, le nouvel ensemble devra partager 50% des droits cinématographiques de sa filiale Universal avec des opérateurs concurrents de Canal+ dans les pays où la chaîne cryptée est présente. Dans la musique, Universal Music devra faire des propositions non discriminatoires aux groupes intéressés par ses produits. Enfin, Vivendi s'engage à céder sa participation de 23% dans BSkyB, la filiale britannique de News Corp. Le dossier Vivendi/Seagram avait connu un nouveau rebondissement jeudi suite aux informations publiées dans Le Monde sur la teneur des négociations à Bruxelles. Le quotidien affirmait en effet que le commissaire européen Mario Monti envisageait de ne pas donner son accord à la fusion. "Faute d'avoir obtenu de Vivendi des engagements suffisants, la commission décidera d'engager une enquête approfondie", phase deux de la procédure, écrivait Le Monde. Les investisseurs ont salué la perspective d'une décision positive de Bruxelles. Le cours boursier de Vivendi s'est en effet retourné en fin de séance. Après avoir plongé jusqu'à 81,35 euros, soit un repli de près de 4%, le titre affiche un gain de 0,47% à 84,9 euros à la clôture. Canal+ gagne 5,07% à 170 euros. A Toronto, l'action Seagram progressait de 2,4% à la mi-séance, à 84 dollars canadiens.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:34

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