Vivendi pourrait céder sa participation dans BSkyB pour contenter Bruxelles

A l'occasion d'une réunion sur la stratégie de Vivendi Universal réunissant depuis jeudi analystes financiers et actionnaires, Jean-Marie Messier, président de Vivendi a annoncé, selon des analystes, qu'il comptait céder sa participation de 22% du capital de BSkyB pour obtenir le feu vert de Bruxelles dès ce soir.La Commission européenne doit en effet annoncer en fin d'après-midi sa décision sur le dossier, soit en donnant son aval à la fusion, soit en ouvrant une enquête approfondie sur le mariage Vivendi/Seagram/Canal+. Un tel examen aurait pour conséquence de retarder de quatre mois la fusion."Jean-Marie Messier a déclaré qu'il avait pris un engagement envers Bruxelles pour céder sa participation dans le capital de BSkyB d'ici deux ans", affirment deux analystes présents à la réunion et interrogés par Reuters. Un porte-parole du groupe a néanmoins refusé de commenter ces propos.Le dossier Vivendi/Seagram a connu un nouveau rebondissement jeudi suite aux informations publiées dans Le Monde sur la teneur des négociations à Bruxelles. Dans son édition datée de vendredi, le quotidien a en effet annoncé que le commissaire européen Mario Monti ne devrait pas donner son accord à la fusion. "Faute d'avoir obtenu de Vivendi des engagements suffisants, la commission décidera d'engager une enquête approfondie", phase deux de la procédure, écrivait Le Monde.Ces révélations se sont tout de suite ressenties en bourse: alors qu'il gagnait près de 3% dans la matinée, le titre Vivendi a fini la séance de jeudi sur un repli de près de 2% à 84,50 euros tandis que l'action Canal+ a dévissé de 5,32% à 161,80 euros. La chute du titre Vivendi s'accentue encore vendredi, dans un contexte de repli généralisé des marchés actions européens. Vers 12h30, l'action perdait 1,95% à 82,85 euros. Le titre Canal+ remontait, s'adjugeant quelque 0,80% à 163,10 euros. A la Bourse de Londres BSkyB reculait de plus de 3% à 871 pence.De nombreux analystes s'acordent à penser qu'un nouveau retard de quatre mois pèserait sur le cours boursier de Vivendi. "Ce sera une mauvaise nouvelle car le flou s'installera pour une longue période et le marché n'aime pas l'incertitude", estime un intervenant de chez Wargny, interrogé par l'AFP. "Les investisseurs risquent d'autant plus de réagir que Vivendi s'est jusqu'ici relativement bien tenu dans un marché dégradé", poursuit l'opérateur. "Les gens qui n'avaient pas allégé leur position le feront." Sans attendre la décision de Bruxelles, Vivendi a publié jeudi matin ses prévisions d'activité et de résultats pour le nouvel ensemble qui naîtrait de la fusion. Ainsi, l'activité communication du groupe Vivendi Universal devrait réaliser en 2000 un chiffre d'affaires consolidé pro forma de 24,6 milliards d'euros. Ce chiffre d'affaires devrait progresser de 10% par an sur la période 2000-2002.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.