En fait, les consommateurs hexagonaux l'ignorent mais ils paient déjà les chèques. Leur traitement par les banques coûte 5 à 7 francs l'unité selon les établissements financiers, 60 centimes selon les experts des associations de consommateurs qui ne sont pas loin d'avoir convaincu Bercy. Mais quel que soit le coût du traitement du chèque, on sait que les banquiers ne sont pas des philanthropes. Ils le répercutent d'une façon ou d'une autre sur la clientèle. Que ce soit via d'obscurs frais de traitement de compte annuels, via des coûts appliqués sur les cartes de crédit ou les chèques de banque ou surtout sur les pénalités lors des incidents de compte, en particulier les découverts sanctionnés par les agios.Plutôt que de payer sans le savoir le coût du chèque, autant que les consommateurs bancaires aient enfin une vraie idée de ce que leur banque leur facturera. D'autant qu'ils devraient en retour bénéficier de compensations, en premier lieu bien sûr la rémunération des dépôts. Encore faut-il qu'ils ne se fassent pas berner sur ce point par les banquiers. Ces derniers voudraient en effet limiter cette rémunération, de façon à ce qu'elle compense simplement le montant de la facturation des chèques, afin que le résultat final dans leurs comptes soit, selon l'expression du PDG de la Société Générale Daniel Bouton, " un jeu à somme nulle ".Aux associations de consommateurs et aux pouvoirs publics de démontrer leur puissance pour faire en sorte que les Français sortent vainqueurs d'une opération qui semble, a priori, les désavantager. La concurrence entre banques fera le reste, certaines pouvant faire un argument marketing d'une moindre facturation des chèques ou d'une meilleure rémunération des dépôts.Les rivalités dans le monde bancaire sont telles que les espoirs les plus fous sont permis aux clients des banques, et même celui d'avoir à se féliciter, un jour, de l'introduction de la tarification des chèques.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:45

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