Le ralentissement américain épargne la consommation

L'appétit de consommation ne se dément pas outre-Atlantique. En dépit de nombreux signes de ralentissement de l'activité manufacturière et d'une conjoncture boursière toujours déprimée, les ménages ont de nouveau accru leurs dépenses en octobre. En attestent les chiffres publiés en début d'après-midi par le Department of Commerce, qui montrent une croissance de 0,1% des ventes au détail là où les analystes attendaient un repli de 0,1%. Cette légère progression est significative car elle fait suite à un bond de près de 1% de cet indicateur en septembre, marquant un regain de la consommation. Conséquence, le taux de croissance des ventes au détail reste supérieur à 7% en glissement annuel (7,1%), même s'il accuse un léger repli par rapport à septembre (7,5%). La bonne tenue de la consommation est particulièrement illustrée par la progression de 0,4% des ventes hors automobiles, après un gain de 0,7% en septembre. Par rapport à octobre 1999, cet indice affiche un bond de 7,7%. Les ventes de véhicules, traditionnellement volatiles, se sont par contre tassées en octobre (-1,0%) après un mois de septembre très dynamique."Hors automobile, ces chiffres montrent une consommation toujours soutenue, même si la hausse des prix à la pompe explique une partie de la progression", estime Evariste Lefeuvre, économiste chez CDC Marchés. Il table cependant sur un léger repli du taux de croissance de la consommation entre les troisième et quatrième trimestre. Entre juillet et septembre, la hausse de 4,5% de la consommation avait expliqué l'essentiel de la progression du produit intérieur brut (2,7% en rythme annualisé). Pour les trois derniers mois de l'année, l'analyste table sur une croissance de 3,5%.La croissance des ventes au détail devrait apporter un peu de soulagement au marché boursier américain, durement affecté lors des dernières séances par les craintes d'un ralentissement brutal de la consommation des ménages, notamment dans le secteur "high-tech". Le marché obligataire a par contre réagi négativement, le rendement du T-Bond à 30 ans se tendant de 2,5 points de base lors des premiers échanges. La croissance soutenue des dépenses rend en effet peu probable l'abandon par la Réserve fédérale de son biais restrictif à l'issue de la réunion de son conseil de politique monétaire, mercredi. L'euro faisait lui aussi les frais du bon chiffre américain, repassant sous les 0,86 dollar en début d'après-midi.
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