« La Tribune ».- Quelles sont les valeurs pétrolières qui ont le plus souffert de la récente décrue des prix du Brut ?Henri Couzineau.- La chute des prix du Brut pénalise essentiellement les activités de production des compagnies pétrolières. Le norvégien Norsk Hydro ou l'espagnol Repsol, dont la rentabilité des activités de production est fortement dépendante du cours du baril, souffrent particulièrement de la récente détente des cours. Royal Dutch, TotalFinaElf ou BP Amoco ont mieux résisté grâce à des revenus plus équilibrés entre production, raffinage et chimie. Malgré la correction technique des dernières semaines, ces valeurs affichent d'ailleurs des performances boursières de haut niveau depuis le début de l'année. A la périphérie, les sociétés spécialisées dans l'exploration des champs pétrolifères pourraient à terme être affectées par une contraction des profits des grandes compagnies.La correction risque-t-elle de se poursuivre ?Les cours du Brut pourraient très bien revenir dans une fourchette de 20 à 22 dollars au cours des prochaines semaines, accélérant la consolidation boursière du secteur pétrolier. A plus long terme, l'évolution des prix pétroliers dépend largement de l'attitude de l'Opep. L'organisation a les moyens de soutenir les cours en réduisant ses quotas de production. Mais, quelle que soit l'évolution des prix du Brut, elle ne remet pas en cause les bons fondamentaux d'une industrie pétrolière engagée dans un vaste processus de restructuration. Les synergies dégagées à l'occasion des dernières fusions devraient générer des gains de productivité. La sélectivité est par contre redevenue primordiale pour éviter une corrélation excessive des bénéfices des compagnies avec les cours du Brut.L'élection de George W. Bush peut-elle avoir un impact positif sur les valeurs pétrolières ?George W. Bush a en effet exprimé, pendant la campagne présidentielle, une attitude plus ouverte que celle du candidat démocrate à l'égard de l'industrie pétrolière. Il a notamment pris fait et cause pour une extension des champs pétroliers d'Alaska. Une décision qui pourrait notamment profiter à la compagnie BP Amoco.
« La correction des valeurs pétrolières est avant tout technique »
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