120 euros, voilà à peu près ce que devrait valoir le titre Vivendi Universal selon son président Jean-Marie Messier. Cette estimation, lancée lors de l'assemblée générale des actionnaires de Vivendi destinée à ratifier la fusion avec Seagram et Canal+, n'a pas impressionné les marchés. Après un court répit, l'action a repris sa dégringolade pour atteindre mercredi un nouveau plancher annuel. Tombée jusqu'à 68,6 euros en cours de matinée, elle a vu sa valeur chuter de près d'un quart en un an. La "destruction de valeur" approche même les 50% quand le cours actuel est rapproché du sommet annuel du 10 mars dernier (150 euros).Entretemps, le groupe Vivendi a dû subir la correction des valeurs médias. Un secteur dans lequel il est entré de plain pied avec le rachat du canadien Seagram et l'absorption de l'essentiel des activités de Canal+. Mais cette mutation de l'ancienne société de services collectifs tarde à convaincre les investisseurs. Le mariage des contenus (films, musique, presse) et des nouveaux médias (téléphonie mobile, Internet) reste à l'état de projet, imposant de lourds investissements pour des résultats encore limités. Quelques pas importants ont cependant été réalisés au cours des dernières semaines dans la clarification de la stratégie du groupe. Vivendi Universal a tout d'abord achevé le désinvestissement des alcools de Seagram, cédés au couple Diageo/Pernod. Les quelque 7,7 milliards de dollars perçus à cette occasion pemettront le désendettement total des activités médias du groupe. Cette cession devrait d'ailleurs être suivie par d'autres, avec notamment le désengagement de BSkyB et d'AOL Europe. Au total, ce sont environ 10 milliards d'euros que pourra mobiliser Vivendi Universal au cours des deux prochaines années, en vue d'éventuelles acquisitions ou pour accélérer sa croissance interne.Vivendi Universal a d'ores et déjà mis à profit ce "trésor de guerre" pour prendre une participation de 35% dans Maroc Télécom, l'opérateur historique marocain. Cette opération, d'un montant de 2,3 milliards d'euros, permettra au groupe d'améliorer ses positions dans un paysage mondial de la téléphonie mobile en pleine restructuration. Vivendi Universal va également accélérer le développement de son portail Vizzavi, créé en partenariat avec Vodaphone, dont les applications restent aujourd'hui limitées. Une nouvelle version multilingue de ce site devrait voir le jour dans les premiers mois de 2001 afin d'accélérer l'accès aux contenus médias à partir des terminaux mobiles.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:58

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