Bull poursuit sa descente aux enfers

Bull, ancien champion national de l'industrie informatique, s'enfonce dans la crise. À défaut de pouvoir faire appel à la bonne volonté de ses actionnaires, Guy de Panafieu, son président, a officialisé, hier, la scission du groupe en plusieurs filiales. Le conseil d'administration a entériné le recentrage de Bull autour de deux activités, les serveurs (Infrastructures et Systems) et le services (Consulting & System Intergation et Outsourcing & Support), qui représentent, aujourd'hui, 88 % du chiffre d'affaires, et près de 90 % des effectifs. La nouvelle organisation donne à Bull un statut de société holding. Elle prendra effet à partir du 1er janvier prochain.Les services sont appelés à devenir le coeur de métier du groupe français. C'est là que le président de Bull attend le plus de croissance. Des discussions sont déjà en cours pour trouver un partenaire « minoritaire », précise Guy de Panafieu. Officiellement, la démarche est identique pour les serveurs, une activité en perte de vitesse, qui évolue résolument vers des systèmes ouverts.Les autres métiers du groupe comme les cartes à puces ont vocation à s'éloigner du groupe, soit à travers des cessions, soit via des introductions en Bourse. Le plan de cession d'actifs porte sur 400 millions d'euros en 2001. Cette manne financière devrait permettre d'éviter les problèmes de trésorerie, et un appel aux actionnaires. En outre, pour tenter de redorer l'exploitation du groupe, 1.800 emplois devraient être supprimés dans les 18 mois. Soit quasiment autant que l'an passé. Le groupe informatique emploie encore 18.000 personnes dont 10.000 en France.Sur le plan financier, cette année sera encore déficitaire. Le chiffre d'affaires sera en décroissance sur le second semestre, et le groupe affichera de nouvelles pertes. Selon le groupe, « la faiblesse persistante du marché des serveurs en Europe, et tout particulièrement en France, » explique ces performances. En juillet dernier, Bull avait annoncé, au titre des six premiers mois de l'année, un chiffre d'affaires en recul de 4,4 %, à 852,8 millions d'euros, et un résultat d'exploitation négatif de 67,3 millions, en recul de 46,8 millions. Le résultat net négatif était, quant à lui, en régression de 83,1 millions à 96,1 millions. Les serveurs, étaient même en recul de 5,9 %.A la Bourse de Paris, le titre recule de plus de 10% à 5,55 euros en milieu de matinée, après avoir plongé en début de séance jusqu'à 5,12 euros, son plus bas niveau de l'année. Jeudi, il avait déjà abandonné plus de 3% à 6,20 euros. Depuis son sommet de mars (19,46 euros), la valorisation du groupe a pratiquement été divisée par quatre.
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