Le groupe Lazard entame sa restructuration

Le groupe de banque et d'investissement Lazard donne ce matin le coup d'envoi de sa réorganisation tant attendue. Eurafrance, l'une des deux principales sociétés de participations du groupe, lance une offre publique d'achat (OPA) simplifiée sur Azeo (ex Gaz et Eaux), l'autre société d'investissement clé de la galaxie Lazard, au prix de 90 euros par action. Le prix retenu fait apparaître une prime de 21,8% par raport à la moyenne des cours de Bourse du dernier mois ainsi qu'une décote d'environ 7% par rapport à l'actif net réévalué estimé après impôts, note Azeo. "C'est une très bonne opération", souligne Laurent Marie, analyste financier au Crédit Lyonnais Securities. "En termes stratégiques, elle permet tout d'abord de répondre aux attentes des minoritaires, notamment d'UBS Warburg. Ensuite, Eurafrance bénéficiera d'une image plus dynamique en incluant une forte proportion de participations de la nouvelle économie dans son portefeuille. Enfin, le prix de 90 euros par action me semble tout à fait convenable pour résoudre le problème de décote dont pâtit Azeo", ajoute-t-il.Au terme de l'opération, les deux sociétés seront fusionnées. Mais cette fusion n'interviendra pas avant la fin du 1er trimestre 2001, précise Eurafrance qui ajoute que l'opération a pour but de "constituer l'une des premières sociétés d'investissement cotées en Europe". Eurafrance détient actuellement 56,76% du capital et 57,89% des droits de vote d'Azeo. L'offre porte sur les 14,4 millions d'actions Azeo non détenues à ce jour par Eurafrance. Elle représente un investissement de 1,3 milliard d'euros qui sera assuré par Eurafrance "sur ses ressources propres et par recours au financement bancaire".Simultanément, la banque annonce que les parts détenues par Eurafrance dans la compagnie d'assurances italienne Generali vont être cédées à la banque d'affaires transalpine Mediobanca, qui pourra en outre, racheter les 2,5% de son propre capital détenus par Eurafrance.Une telle initiative était largement anticipée par les marchés financiers, tant la pression exercée sur le groupe Lazard était forte depuis quelques mois. Plusieurs actionnaires extérieurs, au premier rang desquels Vincent Bolloré et UBS Warburg, ont en effet constitué des positions minoritaires importantes dans les différentes holdings de la cascade de contrôle du groupe Lazard, exigeant que le groupe prenne des mesures pour réduire la forte décote dont ses sociétés d'investissement étaient affectées. D'autres initiatives pourraient d'ailleurs être prises par Lazard au niveau des sociétés du sommet de la cascade, Rue Impériale de Lyon et Immobilière Marseillaise, où Vincent Bolloré est particulièrement puissant.Le président de la banque Lazard, Michel David-Weill, a salué l'annonce de la fusion entre Eurafrance et Azeo en ces termes: "il est apparu nécessaire d'opérer un rapprochement d'Eurafrance avec Azeo qui permettra une simplification de la structure et une évolution de sa stratégie. La réduction attendue de la décote et la relution de l'actif net réévalué accroîtront la création de valeur pour les actionnaires d'Eurafrance".Suspendue ce matin, la cotation d'Eurafrance a repris à 14 heures lundi, le titre abandonnant 2% à 735 euros. L'action Azéo est, quant à elle, suspendue de la cote dans l'attente d'un communiqué. Dans la perspective de l'annonce de la fusion des deux holdings, l'action Azeo avait bondi de 8,64% vendredi, ramenant sa décote à moins de 10%. Les investisseurs anticipant une opération similaire entre les deux holdings de tête de la galaxie Lazard, Rue Impériale de Lyon a perdu 2,20% à 2537 euros tandis qu'Immobilière Marseillaise a bondi de 7,07% à 3180 euros.
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