Siemens s'attend à des faillites d'opérateurs mobiles

"Certains de ces opérateurs ne survivront pas. Ils seront avalés par les autres. Seuls les plus gros survivront". C'est dans ce style peu diplomatique que Volker Jung, membre du directoire de Siemens parle... de ses clients, dans une interview à Reuters. Le groupe allemand, qui fournit des équipements de réseaux mobiles à de nombreux opérateurs le dit tout net : il s'attend à des faillites dans le secteur en Europe. Et se veut prudent dans l'octroi de prêts à ses clients. Les fournisseurs d'équipements se tournent en effet de plus en plus souvent vers leurs grands fournisseurs pour trouver les moyens de financer leurs très lourds investissements dans la téléphonie de troisième génération. Après avoir déboursé, pour certains, plusieurs milliards d'euros dans l'acquisition des seules licences UMTS, ils doivent aujourd'hui mettre à niveau leurs réseaux. Pour un prix équivalent : les investissements en équipements, comme l'acquisition de licences, devraient atteindre à terme un total de 200 milliards d'euros. Ainsi, pour un opérateur détenant une licence allemande, le coût de mise à niveau du réseau pourrait atteindre quatre milliards d'euros. Siemens affiche donc ses conditions : il ne prêtera pas d'argent aux opérateurs dont les besoins de financement représentent trois fois la valeur des équipements du réseau. Une politique qui se veut moins aggressive que celle des grands concurrents américains du groupe. "Les Américains ont soudain découvert qu'ils devaient être présents en Europe. Et ils sont en train d'acheter des commandes", estime Volker Jung. Siemens, qui a déjà conclu la vente d'un réseau d'Internet mobile à son compatriote Mannesmann Mobilfunk, n'exclut pas pour autant d'accorder des prêts limités à certains de ses clients. "Financer un opérateur solide ne pose pas de problème. Cela dépend de la stabilité de l'opérateur, explique Volker Jung. Dans certains cas, cela peut atteindre 150% [du montant des équipements commandés]".Siemens, numéro trois mondial pour les équipements de réseaux mobiles de deuxième génération, a pour objectif de conserver son rang pour les réseaux à la norme UMTS. Sans mettre en péril sa rentabilité. "Nous prenons en compte les bénéfices, pas les commandes, assure Volker Jung. Nous préférons conclure un petit nombre de contrats, mais avec des opérateurs qui ne nous obligent pas à les financer".
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