L'exceptionnel pèse sur les comptes de Groupe André

L'heure du redressement financier n'est pas encore venue pour le Groupe André. La société a annoncé jeudi une perte nette de 31 millions d'euros pour son exercice 1999/2000 (clos le 30 août), contre un bénéfice de 46 millions d'euros une année plus tôt. Des chiffres beaucoup plus mauvais que ce qu'attendaient les analystes: ceux-ci prévoyaient en moyenne un bénéfice net de 16 millions d'euros. Au premier semestre de son exercice, le groupe avait enregistré une perte nette de 6 millions d'euros.Cette dégradation des comptes est toutefois imputable à une perte exceptionnelle de 79,5 millions d'euros. Ces éléments exceptionnels incluent notamment une charge de 8 millions d'euros pour rénover les magasins discount Halles Chaussures et Halles Vêtements, une provision de 14,8 millions d'euros pour restructurer les filiales françaises et étrangères du groupe, ainsi qu'une charge de 10,7 millions d'euros pour réorganiser les services centraux. Le groupe a également provisionné 14,3 millions d'euros pour les stocks. Ces chiffres confirment l'intention du distributeur d'apurer ses comptes pour entreprendre sa restructuration dans de bonnes conditions.Sur l'exercice 1999/2000, Groupe André a d'ailleurs enregistré un résultat d'exploitation en progression de 2,5%, à 88 millions d'euros (contre 86 millions d'euros). Le deuxième semestre a à ce titre marqué une nette amélioration de la rentabilité, avec un résultat d'exploitation pro forma en hausse de 13% à 56 millions d'euros. Le groupe vise un doublement de ce résultat "dans les trois ans qui viennent".Le chiffre d'affaires, enfin, a augmenté de 5,9% en 1999/2000, à 1,8 milliard d'euros (contre 1,7 milliard d'euros). Il intègre San Marina sur le deuxième semestre. Pro forma, le chiffre d'affaires a progressé de 3,6%. A nombre de magasins comparable, toutefois, il a baissé de 0,5%.A la Bourse de Paris, le titre Groupe André a ouvert en baisse de plus de 4% avant de revenir à l'équilibre. Les volumes restent toutefois faibles: quelque 500 titres ont changé de main jeudi matin. Depuis le putsch de l'assemblée générale du 5 avril, qui avait vu le président du directoire Jean-Claude Sarazin, et le président du conseil de surveillance Jean-Louis Descours, renversés par Guy Wyser-Pratte et Nathaniel de Rothschild (devenus actionnaires majoritaires), l'intérêt du marché s'est sensiblement émoussé.Le titre, qui cotait ce matin 127,90 euros, a chuté de 30 % depuis, et les volumes se sont dégonflés : guère plus de quelques centaines de titres sont échangés par séance depuis trois mois, contre plus de 50.000 jusqu'en juillet. « Wyser-Pratte et Rothschild, qui avaient alimenté la hausse, ne sont plus là pour tenir les cours » remarque un professionnel.
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