Deuxième plus gros investissement jamais effectué par une compagnie étrangère au Japon, derrière l'accord Nissan-Renault, l'opération permet à Vodafone d'entrer au capital de la maison-mère de J-Phone, troisième acteur du marché japonais du mobile avec 9,3 millions d'abonnés. Une filiale-pépite dont Vodafone possédait directement 26%, mais qu'il n'est pas seul à guigner : son compatriote British Telecom (BT) possède en effet 20% du capital de J-Phone, le solde restant aux mains de Japan Telecom. Désormais, le bras-de-fer entre les deux groupes britanniques se déplace donc au niveau de la maison-mère : avec 15% de Japan Telecom, Vodafone devient le premier actionnaire étranger de Japan Telecom. Tout juste devant BT, qui en contrôle 14,99% via un holding financier de droit néerlandais. Un troisième prétendant, AT&T en possède lui aussi 14,99% mais envisage de céder la moitié de sa participation dans les prochains mois. "L'opération montre la confiance de Vodafone dans l'avenir du marché japonais des télécommunications et dans les perspectives de Japan Telecom et J-Phone qui deviendront un acteur puissant sur un marché de plus en plus compétitif", a commenté Chris Gent, le patron de Vodafone. Pour les opérateurs européens et américains, le Japon constitue une cible de choix : avec une croissance du marché des mobiles supérieure à celle des autres marchés, le pays est surtout très avancé dans le domaine de la téléphonie mobile de troisième génération, qui y comptera bientôt 20 millions d'abonnés. J-Phone est l'un des trois opérateurs mobiles japonais détenant une licence à la norme WCDMA, qui lui permettra, dès mai prochain, d'offrir à ses abonnés une connexion Internet mobile illimitée, et donc des services encore expérimentaux en Europe : téléchargement de musique et de vidéos, messagerie électronique, jeux en réseau, etc.D'ores et déjà, 3,9 millions d'abonnés de J-Phone disposent d'un accès Internet. Un chiffre qui reste cependant modeste comparé aux 15,6 millions d'abonnés à l'i-mode, le service vedette du numéro un japonais DoCoMo, filiale de NTT. Le président de Japan Telecom, Koichi Sakata, a rappelé la collaboration existant déjà depuis 1990 entre les deux groupes. Plus de 20 cadres de Vodafone sont présents en permanence dans les locaux de J-Phone et de trois de ses compagnies régionales. "Le renforcement de notre relation avec Vodafone à travers cette opération va permettre à Japan Telecom d'accéder aux technologies et aux contenus mondiaux et de renforcer sa position au Japon", a-t-il estimé. Vodafone va acquérir 8,6% du capital de Japan Telecom auprès de la compagnie ferroviaire JR West et 6,4% auprès de son homologue du centre du pays JR Central. JR West gardera 1,6% du capital et JR Central 1,2% tandis que JR East restera le principal actionnaire du groupe avec 15,1%. Vodafone a précisé que son opération valorise Japan Telecom à 2.414 milliards de yens avec un endettement net de 753 milliards au 30 septembre. La transaction a été conclue sur la base d'un prix de 2,6 millions de yens par action de Japan Telecom, soit une prime de 14% sur le dernier cours de clôture.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:57

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