Deutsche Post donne le coup d'envoi de son IPO

Par latribune.fr  |   |  553  mots
L'entrée de la Deutsche Post à la Bourse de Francfort constituera assurément l'un des événements phares de cette fin d'année sur des marchés européens. Après les introductions de T-Online (mars), EADS (juillet), Wanadoo (juillet), Vivendi Environnement (juillet), c'est en effet un nouveau poids lourd qui fera le 20 novembre ses premiers pas boursiers, avec la mise sur le marché de 25% de son capital. L'opération totale devrait dépasser les 6 milliards d'euros, aboutissant à une valorisation médiane de près de 23 milliards d'euros pour l'ensemble de la société. De quoi revendiquer une place au sein du DAX, l'indice vedette de la place allemande.La part du capital introduite pourrait même atteindre 29% en cas d'exercice de l'option de sur-allocation prévue par Deutsche Post, portant à 319,3 millions le nombre total d'actions offertes au public. Le cours de référence des titres devrait s'établir dans une fourchette comprise entre 18 et 23 euros. Dans des conditions optimales (prix de souscription de 23 euros et exercice de la "greenshoe"), l'opération rapporterait donc 7,35 milliards d'euros à l'Etat allemand, constituant l'une des importantes introductions en Bourse jamais réalisée en Allemagne.Cette mise sur le marché constitue une première étape dans la privatisation de Deutsche Post. L'Etat fédéral espère faire monter la part du public jusqu'à 49,9% à moyen terme, reprenant pour l'occasion le processus progressif expérimenté à l'occasion de l'introduction du géant des télécommunications Deutsche Telekom. Pour réussir ce début de privatisation, la Deutsche Post, née en 1990 peu après la réunification allemande de l'union des postes ouest et est-allemandes, n'a pas lésiné sur les moyens, devenant en quelques années une entreprise de services et de logistique de niveau international. Dans ce but, elle a fait preuve d'extrême voracité ces dernières années, rachetant une multitude d'entreprises ou prenant des participations pour se transformer en une entreprise de logistique au niveau international. Dernière offensive en date: la prise de contrôle le 15 septembre du groupe américain de fret aérien DHL International présenté par le patron de l'établissement, Klaus Zumwinkel, comme le "joyau de la couronne" du transport rapide. La poste a porté sa participation dans ce groupe de 25 à 51%, n'excluant pas de l'augmenter à l'avenir, et a payé 745 millions de dollars (887 millions d'euros). A l'instar des autres établissements publics du Vieux continent, Deutsche Post recherche de nouvelles sources de revenus pour compenser la perte du monopole qu'elle détient encore dans les opérations d'affranchissement pour les envois inférieurs à 200 grammes. Ce secteur constitue encore sa plus importante source de profit mais est condamné à rétrécir. C'est là qu'elle a réalisé 5,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre 2000, soit près de 37% du total de ses ventes. A titre de comparaison, les services financiers et la division logistique ont chacun représenté environ 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires au cours des six premiers mois de l'année. Deutsche Post table sur une nette hausse de son bénéfice pour l'exercice en cours: il devrait atteindre 1,5 milliard d'euros, après 1,037 milliard en 1999, a indiqué lundi son président Klaus Zumwinkel. . De janvier à juin, le bénéfice net a atteint 1,14 milliard d'euros, soit une progression de 141% comparé aux six premiers mois de 1999.