Epilogue de plusieurs mois de négociations, France Télécom a annoncé lundi le rachat d'Equant et la fusion de l'opérateur néerlandais avec sa filiale Global One. Pour réaliser cette opération, le numéro un français des télécommunications va acquérir la part de 35% détenue par la fondation Sita dans Equant. Cette transaction, réalisée par échange d'actions (1 action France Télécom contre 2,2 actions Equant), est évaluée à 3,5 milliards d'euros et valorise Equant à près de 10 milliards d'euros.Sur la base du cours moyen de clôture de 112,40 euros de l'action France Télécom lors des trente derniers jours, le prix offert à la fondation Sita s'élève à 51,10 euros par titre Equant, soit une prime de 37%. En hausse de près de 4% à 34,99 euros en début de matinée, le titre Equant s'est replié par la suite, terminant la séance en légère hausse de 1,72% à 34,3 euros. France Télécom abandonnait par contre plus de 4% à 103,7 euros à la clôture, les investisseurs s'inquiétant d'une dégradation du crédit de France Télécom. Une telle inquiétude devrait pourtant s'estomper, l'agence de notation Standard & Poors ayant confirmé ses notes à long terme "A" et à court-terme "A-1" sur la valeur.Gérants et analystes sont pour leur part partagés entre l'intérêt stratégique de l'opération et les risques qu'elle présente (voir réactions ci-contre).Les dirigeants de France Télécom se sont pourtant employés à démontrer l'intérêt de ce rapprochement au cours d'une conférence de presse organisée en début d'après-midi. "L'impact sera immédiatement positif puisque l'Ebitda d'Equant est positif et viendra s'ajouter à celui de France Télécom", a déclaré M. Vinciguerra, directeur financier du groupe. Le président Michel Bon a ajouté que cette opération se ferait "sans sortir d'argent supplémentaire de France Télécom" et sans créer d'actions nouvelles, puisque les titres France Télécom offerts à la fondation Sita sont détenus en propre par France Télécom. L'opérateur puisera pour cela dans le stock de 130 millions de titres émis dans le cadre du rachat de l'opérateur mobile Orange au britannique Vodafone, et que France Télécom doit partiellement racheter avant le 31 mars 2001.A l'issue de l'opération, France Télécom détiendra une participation majoritaire de 54,3% dans Equant. Ce qui lui permettra d'engager la fusion de l'opérateur néerlandais avec sa filiale de services de télécommunications aux entreprises multinationales Global One. "Sur une base pro forma, [...] l'ensemble combiné aurait eu, avant prise en compte des synergies, des revenus de 1,3 milliard de dollars au cours des six premiers mois de l'année", indiquent France Télécom et Equant dans leur communiqué. Cette nouvelle entité était également lourdement déficitaire au premier semestre, affichant un Ebitda négatif de 62 millions de dollars (hors plan de stock options et charges de restructuration). Au prix d'un programme de restructuration dont le coût est estimé à 400 millions de dollars, France Télécom espère un retour rapide aux bénéfices. L'opérateur historique français a également annoncé qu'il investirait un milliard de dollars en cash dans la nouvelle entité Equant/Global One. Contrepartie de cet investissement, France Télécom recevra 10 millions de nouvelles actions de préférence convertibles émises par Equant. Grâce à cette injection de capitaux, le numéro un français des télécoms espère dégager des synergies de 300 millions de dollars par an à partir de la troisième année.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:48

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