Comme attendu par les analystes, Euro Disney, société d'exploitation du parc Disneyland Paris, a enregistré une très forte progression de son bénéfice au cours de l'exercice 1999/2000 clos le 30 septembre 2000. Publiés ce matin, les comptes annuels laissent apparaître un résultat net de 38,7 millions d'euros, supérieur de 64% à celui de l'exercice précédent. Une performance globalement en ligne avec les attentes des analystes: interrogés par La Tribune avant la publication des comptes, ceux-ci tablaient sur un bénéfice net compris entre 34 milliards et 43 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires de 920 millions à 950 millions d'euros. Le résultat d'exploitation est légèrement inférieur aux prévisions: il s'établit à 175,8 millions d'euros (+5,8%) alors qu'il était attendu à 180 millions d'euros. Si le bénéfice net de la société a largement progressé, les ratios de rentabilité restent faibles. Rapporté à un chiffre d'affaires de 959,2 millions d'euros (+4,2%), la marge nette s'établit à 4%. Les niveaux de valorisation du groupe sont toutefois peu élévés, estiment certains analystes. Pour Virginie Lannevère, de la banque HSBC CCF, Euro Disney capitalise seulement la moitié de ses fonds propres, qu'elle estime à 1,25 milliard d'euros au 30 septembre 2000. « Il n'y a plus de risque de banqueroute mais les grands fonds, qui regardent tous le titre, refusent encore de prendre en compte les cash-flows futurs et les perspectives de retour sur capitaux, pourtant intéressantes à deux ou trois ans », regrette-t-elle, soulignant que, à partir de 2002, Euro Disney bénéficiera à la fois de l'ouverture du second parc, Disney Studios, et de la baisse sensible des frais financiers après le remboursement de son emprunt convertible en octobre 2001Sur le plan commercial, la fréquentation du parc a régressé de 4% à 12 millions de visiteurs, contre 12,5 millions l'année précédente. Ce repli est toutefois imputable à la tempête du 26 décembre 1999, qui avait entraîné une interruption momentanée de l'exploitation du parc à thèmes et une réduction de 10% de la capacité hôtelière pendant environ quatre mois. L'accroissement du chiffre d'affaires du groupe provient donc essentiellement de l'augmentation des dépenses par visiteur, tant pour le parc à thème que pour les hôtels du groupe.A la Bourse de Paris, le titre Euro Disney est inchangé jeudi matin à 0,63 euro. Depuis le début de l'année, il accuse un repli de près d'un tiers de sa valeur. Les investisseurs restent dissuadés par le taux d'endettement élévé de la société, qui limite sa marge de manoeuvre financière.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:47

Partager :