EMI a été approché par Bertelsmann

EMI a confirmé officiellement ce matin ce que la presse économique et les rumeurs de marché évoquent régulièrement depuis plusieurs semaines : l'éditeur musical britannique a bien été approché par le groupe allemand Bertelsmann en vue d'"une possible alliance entre Bertelsmann Music Group (BMG) et EMI". "Des négociations détaillées (sur cette opération) n'ont pas encore eu lieu et l'on ne peut pas garantir qu'une transaction en résultera", a ajouté EMI. Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, Bertelsmann envisagerait d'apporter BMG à EMI en échange d'une participation au capital du nouvel ensemble. La transaction proposée par Bertelsmann "n'implique pas une offre sur EMI", selon le communiqué publié par le groupe britannique. Mais la seule perspective d'un rapprochement entre les deux géants du disque fait saliver les investisseurs : à la Bourse de Londres, l'action EMI, stable depuis le début de la matinée, bondissait après la publication du communiqué officiel confirmant les discussions, pour gagner 5,06% en clôture, à 571,5 pence. EMI est de nouveau devenu la cible numéro un sur le marché mondial du disque après la suspension, le 5 octobre, du projet de fusion avec Warner Music (filiale de Time Warner). Annoncé fin janvier, ce projet de fusion devait donner naissance au premier acteur mondial du secteur, avec un chiffre d'affaires combiné de huit milliards de dollars et un bénéfice avant impôts, éléments exceptionnels et amortissements (EBITDA) de plus d'un milliard de dollars. Mais sa suspension apparaît de plus en plus, aux yeux des investisseurs, comme un retrait définitif.Bruxelles craignait que le projet - combiné avec le mariage entre AOL et Time Warner - confère au nouvel ensemble un pouvoir exorbitant sur les sociétés de collectes des droits d'auteur d'une part, et sur le marché de la distribution de musique en ligne d'autre part. De son côté, Bertelsmann n'a jamais dissimulé, ces derniers mois, son ambition de réaliser d'importantes acquisitions. Sa filiale BMG réalise un chiffre d'affaires annuel de 4,7 milliards de dollars et réunit plus de 200 maisons de disques dans 54 pays. Un rapprochement avec EMI lui donnerait une longueur d'avance sur les trois autres leaders mondiaux, Sony Music, Warner Music et Universal Music (filiale de Seagram, en cours de fusion avec Vivendi). Ensemble, BMG et EMI détiennent 25% du marché mondial du disque, contre 27% pour le tandem EMI-Warner Music.
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