Après les "profit warnings" d'Intel, de Dell et d'Apple et les ventes médiocres d'IBM, c'est un autre fleuron américain de l'informatique grand public qui est aujourd'hui dans la tourmente. Hewlett-Packard a en effet largement manqué les objectifs fixés pour le quatrième trimestre de son exercice fiscal 1999/2000 (clos le 31 octobre 2000). La réponse des marchés boursiers ne s'est pas fait attendre: le titre HP a dévissé de plus de 14% à 33 9/16 dollars à l'ouverture, entraînant dans son sillage l'ensemble des valeurs technologiques. En fin de matinée (heure de New York), l'indice Nasdaq plongeait sous les 2.900 points pour s'établir à 2.898,10. Cette nouvelle baisse de plus de 4%, qui fait suite à la dégringolade de vendredi (-5,4%), ramène l'indice américain des valeurs technologiques à ses plus bas niveaux depuis octobre 1999. Il accuse dorénavant une chute de 28% depuis le début de l'année et de plus de 42% par rapport à son sommet historique du 10 mars 2000. Le Dow Jones est lui-aussi en net repli de 1,65% à 10.428,04 points.Hewlett-Packard a annoncé lundi, avant l'ouverture des marchés américains, un bénéfice par action hors exceptionnels de 0,41 dollar, inférieur de près de 20% à ce qu'anticipaient les analystes interrogés par First Call (0,51 dollar). Après prise en compte des éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'établit à 45 cents, en hausse de 25% par rapport aux 36 cents affichés lors du même trimestre de 1999. Le résultat net du groupe a quant à lui atteint 922 millions de dollars au dernier trimestre (+21%), et 3,6 milliards de dollars sur l'ensemble de l'exercice (+15%).Le chiffre d'affaires est enfin ressorti en hausse de 16,7% à 13,3 milliards de dollars au quatrième trimestre, avec notamment une croissance de 13% aux Etats-Unis et de 20%n dans le reste du monde. Les ventes européennes ont déçu, en raison notamment de la faiblesse de l'euro: elles sont en hausse de 15% à 4,5 milliards de dollars. Les ventes réalisés sur le continent asiatiques ont par contre continué de progresser à vive allure.Carly Fiorina, la PDG de HP et l'une des personnalités les plus en vue de la Silicon Valley, a expliqué le pincement des marges de la société par les effets adverses des fluctuations de change et par des dépenses plus élevées que prévu. Une tendance négative qui devrait d'ailleurs affecter le premier trimestre de l'exercice 2000-2001. Les premiers progrès sont attendus pour le deuxième trimestre, mais les objectifs pour 2001 sont logiquement revus à la baisse. Pour l'ensemble de l'exercice, HP table dorénavant sur une hausse de son chiffre d'affaires de 15 à 17%. La marge brute devrait être légèrement inférieure à celle de 1999/2000, autour de 28%.Au regard de ces difficultés financières, le groupe a annoncé qu'il mettait fin aux discussions pour le rachat des activités de conseil en technologies de l'information de PriceWaterhouseCoopers et qui devaient mener à une fusion évaluée à 17 voire 18 milliards de dollars, selon un communiqué diffusé lundi matin. "Dans les conditions actuelles du marché, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir encore remplir nos objectifs de création de valeur et de rétention des employés -- et je ne souhaite pas continuer de soumettre HP à la diversion provoquée par la poursuite de l'acquisition", a déclaré Mme Fiorina, citée dans le communiqué.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:46

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