La réorganisation de BT déçoit les investisseurs

A la traîne en bourse, critiqué pour son manque de stratégie internationale, lourdement endetté, British Telecom est en proie à sa plus grave crise depuis la privatisation, en 1984. L'opérateur britannique, dont les difficultés contrastent avec la réussite mondiale de son compatriote et principal concurrent Vodafone, a présenté jeudi un vaste plan de restructuration destiné avant tout à regagner la confiance des investisseurs. Le groupe va ainsi introduire en bourse une part minoritaire du capital de chacune de ses grandes divisions, ce qui devrait lui permettre de faire d'une pierre de coup : offrir aux marchés financiers une meilleure lisibilité de ses finances... et réduire ses dettes avec le produit des entrées en bourse. Mais ces promesses ne semblent pas, dans l'immédiat, suffisantes pour enrayer la déroute boursière du groupe, dont la capitalisation a fondu de plus de 50% depuis le début de l'année. En fin de journée sur le London Stock Exchange, le titre BT a clôturé jeudi sur un recul de 4,95%, à 749 pence. Le plan de réorganisation du groupe prévoit que les activités réseaux de BT seront réunies au sein d'une société indépendante baptisée NetCo, dont 25% seront rapidement introduits en bourse, une fois l'opération réalisée et l'aval du gouvernement et de l'autorité britannique de régulation des téélcommunications, l'Oftel, obtenu. NetCo contrôlera en effet les activités fixes au Royaume-Uni, pour lesquelles BT encaisse des recettes d'interconnexion de ses concurrents, soumises à régulation.D'ici la fin de l'an prochain, BT a également pour ambition de coter 25% de sa division Yell, qui inclut principalement les annuaires professionnels Yellow Pages. Egalement au programme, la mise sur le marché de 25% de BT Wireless, qui regroupe ses activités de téléphonie mobile, dont Cellnet. Dans ce domaine, le groupe est en négociation avec Vodafone sur l'avenir de la participation de BT dans l'opérateur espagnol Airtel, dont Vodafone a pris le contrôle cet été. L'objectif affiché du groupe est de se concentrer sur les marchés mobiles européen et japonais, ce qui pourrait conduire à des cessions dans le reste de l'Asie et au Canada.Enfin, toujours d'ici la fin 2001, BT Ignite, la division spécialisée dans le transport de données sur large bande pour les entreprises, "sera en position d'être mise en bourse", assure le groupe. Une fois ces introductions réalisées, et grâce à des cessions d'actifs, BT compte réduire de 10 milliards de livres (17 milliards d'euros) un endettement qui atteignait, au 30 septembre, 18,7 milliards de livres, mais qui pourrait enfler au cours des prochains mois pour friser les 30 milliards de livres au printemps 2002, en raison des lourds investissements dans l'achat de licences UMTS et la construction de réseaux de téléphonie de troisième génération. Ces investissements devraient en outre continuer de peser sur les résultats du groupe pendant deux ou trois ans, reconnaît le PDG de BT, Peter Bonfield. L'annonce de ce plan de restructuration (qui inclut la poursuite des réductions d'effectifs) coïncide avec la publication des résultats semestriels de BT : le résultat d'exploitation, à 1,779 milliard de livres, est en hausse de 6%. Mais sur le seul deuxième trimestre, le bénéfice imposable a chuté à 471 millions de livres, contre 890 millions lors de la même période de l'exercice précédent. Ce chiffre est néanmoins supérieur aux attentes des analystes.
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