Michel Meyer (Multimania) : "Les actionnaires ont voulu une solution externe"

Lycos vient de lancer une OPE amicale sur Multimania, pourquoi avoir changé de stratégie en abandonnant votre indépendance?Il nous a semblé que c'était une des façons de répondre à la volonté de nos actionnaires et d'accélérer la croissance de Multimania. Les entreprises ont deux moyens pour croître: croissance organique et croissance externe. En nous appuyant sur nos propres forces, nous avons plus que triplé nos résultats par rapport au premier semestre dernier. Au premier semestre 2000, nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 1,9 million d'euros (issu à 70% de la publicité et à 30% du commerce électronique), ce qui représente une progression de 420% par rapport au premier semestre 1999. Ce qui est bien en soi mais sur le segment des portails, c'est la masse critique qui fait toute la différence. C'est la raison pour laquelle les actionnaires ont envisagé une solution par croissance externe. Nous en sommes donc arrivé à la solution Lycos. Grâce à cette opération, Lycos pourra remplir les objectifs qu'il s'est fixé en Europe: devenir le premier portail européen et être dans les trois premiers sur les quatre principales régions, l'Allemagne, la France, l'Angleterre et les pays nordiques. D'ores et déjà, Lycos devient leader européen avec 1,1 milliard de pages vues par mois au coude à coude avec Yahoo. En France il prend la troisième place. Quel rôle va jouer Multimania dans le groupe Lycos, notamment face à d'autres marques concurrentes comme Tripod ?Multimania va être la marque leader sur le marché francophone. Elle a d'ailleurs une audience 3 à 4 fois supérieure à celle de Tripod. Sur les marchés sur lesquels elle n'est pas implantée, Multimania n'apportera pas sa marque mais son savoir faire technologique aux marques déjà installées.Quel rôle aurez vous dans cette nouvelle structure et combien de parts conservez-vous ?Dans la structure française, j'aurai un rôle important, qui n'a pas encore été annoncé. Par ailleurs, je vais prendre un poste à la direction générale dans la structure européenne. Quant au nombre de parts, celui-ci n'est pas très important. Je détenais 2,6% de Multimania, mon pourcentage s'étant réduit suite aux divers tours de tables et opérations de croissance externe. Dans l'entité fusionnée, je conserve une part avoisinant les 0,3%.Votre passage en Bourse a été houleux. Quelles conclusions en tirez-vous?L'action Multimania accuse une chute de son cours mais dans un contexte de recul global du marché. Depuis son entrée en Bourse, la valeur a perdu 35% c'est vrai, mais ce n'est pas la pire du marché. Si Wanadoo a chuté de 21%, Libertysurf a perdu pratiquement les deux tiers de sa valeur! L'opération menée aujourd'hui avec Lycos n'est pas une OPA. Ce n'est pas comme si nos actionnaires enregistraient une perte, puisqu'on leur propose d'échanger leurs actions contre des nouvelles. On a mené une opération qui nous permet d'emmener nos actionnaires avec nous. Les actionnaires rentrent dans Lycos Europe qui a également chuté de 50 % depuis son introduction, mais qui représente 46 millions d'euros de chiffre d'affaires en Europe. On leur demande de croire à cette entité qui a un formidable potentiel de croissance.
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