Blue Circle appelle internet à la rescousse pour contrer l’OPA de Lafarge

Lafarge a réalisé un bénéfice net part du groupe de 614 millions d'euros en 1999, en hausse de 32 % sur celui réalisé lors de l'exercice précédent. Le chiffre d'affaires a progressé de 7,4 % sur la même période à 10,53 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation courant s'est accrû de 17 % en 1999, à 1,63 milliard d'euros, contre 1,4 milliard d'eros un an plus tôt. Le bénéfice net par action s'est établi à 6,2 euros, en hausse de 26% sur celui de 1998. Il sera proposé à l'assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende de 2,05 euros par action, contre 1,83 euros par action en 1998."Avec l'opération Blue Circle et une conjoncture très favorable, 2000 s'annonce comme une nouvelle année de progrès pour le groupe", a déclaré le président de Lafarge Bertrand Collomb. "L'accent sera mis en 2000 sur une intégration rapide, harmonieuse et efficace des activités de Blue Circle". Lafarge a déposé le 10 février un projet d'OPA auprès des autorités boursières britanniques, proposant 5,7 milliards d'euros (soit 420 pence par action) en liquide pour acquérir Blue Circle, sixième cimentier mondial, une acquisition qui lui permettrait de devenir le numéro un mondial du ciment. Blue Circle a déclaré hostile l'offre du cimentier français.L'annonce des résultats n'a pas eu d'impact sur le cours, la valeur ouvrant en hausse de 1,56% à 78,2 euros dans un marché en hausse de plus de 2 %. L'évolution de la valorisation du deuxième cimentier mondial est en effet davantage dictée par la défiance des investisseurs vis-à-vis des secteurs cycliques en général, et des biens de construction en particulier, que par la perception de ses fondamentaux. Et ce sont donc surtout les spéculations sur le succès de l'OPA lancée sur son concurrent britannique qui influent sur la dynamique du titre.D'où la disparition d'un tiers de la valeur boursière de Lafarge depuis le début de l'année, en dépit l'amélioration de la rentabilité et du véritable plébiscite des analystes pour l'opération Blue Circle du fait de la forte complémentarité géographique des deux entités. Arguant de l'amélioration de la conjoncture dans ses principaux marchés et de l'amélioration de ses fondamentaux, la société entend faire effacer des mémoires l'échec de sa diversification et le coût du recentrage vers son métier initial. Tandis que seuls 1,49 % des actionnaires de Blue Circle ont apporté leurs titres, un mois avant la clôture de l'OPA, la proie accuse ainsi son prédateur d'utiliser de mauvais arguments en " se focalisant sur le passé afin de tenter d'acheter bon marché l'avenir de Blue Circle ".Dernière tentative en date pour faire capoter le projet, le lancement de ecement.com, une société commune avec le Britannique Just2Clicks.com pour le commerce électronique de ciment, usines, pièces détachées ou matières premières entre entreprises. Le site, dont Blue Circle détient 60 % et Just2Clicks.com 40 %, sera opérationnel pour les achats de fournitures et installations dans les trente prochains jours et lancera les transactions sur le ciment au cours de l'été. A l'heure où le secteur n'a pas les faveurs des investisseurs, obnubilés par l'internet, le groupe chercherait à modifier le statut de la valeur d'une cyclique pure à une action sensible au thème de la " nouvelle économie ".Mais rien n'est joué. Au prix actuel de 420 pences par action, l'acquisition de Blue Circle serait instantanément relutive. Les actionnaires pourraient attendre le dernier moment pour apporter leurs titres au Français, au cas où celui renchérissait son offre. Une hypothèse non encore rejetée par l'intéressé.
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