L'action du groupe français d'aluminium Péchiney a bondi à la Bourse de Paris, mardi, à l'annonce du retrait par le groupe de son projet initial de fusion à trois avec le Canadien Alcan et le Suisse Algroup et la préparation d'un nouveau projet. L'action Péchiney a bondi de près de 10%, devant être réservée à la hausse pendant un quart d'heure. A la reprise de cotation, à 14H30, il était en hausse de 10,5% à 57 euros. Le projet initial de Péchiney risquait d'être rejeté par la Commission européenne, qui estimait qu'il nuirait à la concurrence sur le marché européen de l'aluminium. Le groupe français a indiqué qu'il présenterait dans les prochaines semaines un nouveau projet de rapprochement à trois, à la commission de Bruxelles. Bruxelles devait annoncer aujourd'hui officiellement sa décision sur le projet de fusion Alcan-Pechiney-Algroup. Depuis dix jours, les fuites en provenance de Bruxelles s'étaient multipliées pour forcer les directions des groupes, surtout celles d'Alcan et de Pechiney, à faire des concessions plus importantes que prévu. Si les autorités européennes avaient laissé entendre qu'elles étaient plus favorables au projet canado-helvétique, une telle solution n'offre pas le même potentiel, non seulement en termes de synergies (150 millions de dollars contre 600 millions de dollars pour l'union à trois), mais aussi de capacité de développement alors que le marché se concentre rapidement. Alcoa, le numéro un mondial de l'aluminium, s'est en effet empressé de riposter l'an dernier au projet APA en proposant à son compatriote Reynolds de fusionner. Au-delà de l'évolution de son industrie, Alcan a bien besoin de la technologie de Pechiney pour rénover son parc industriel au Canada, conformément à l'accord qu'il a signé avec les autorités québécoises. Si une nouvelle version du projet à trois sera soumise dans les prochaines semaines à Bruxelles, les autorités européennes de la concurrence se sont efforcées de décourager une telle éventualité en soulignant qu'elles n'étaient pas favorables à ce type d'initiative.Mais, si Pechiney ne réussit pas APA, même dans des conditions revues et corrigées, il risque de ne pas rester seul longtemps. Certains analystes le voient volontiers se rapprocher de VAW ou du norvégien Norsk Hydro.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:22

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