Condamné à la restructuration après la dégradation rapide de ses comptes et l'effondrement de son cours de bourse, Xerox a présenté aujourd'hui un vaste plan de restructuration qui l'amènera à céder pour 2 à 4 milliards de dollars d'actifs dans l'espoir d'économiser un milliard par an.Le groupe spécialisé dans l'imagerie, qui avait bâti son succès sur ses photocopieurs, a perdu 167 millions de dollars au troisième trimestre, contre un bénéfice net de 339 millions sur la même période de 1999. La perte, hors éléments exceptionnels, ressort à 20 cents par action, soit un cent de plus que le chiffre attendu par les analystes, pourtant révisé à la baisse après un avertissement du groupe. Le chiffre d'affaires a en outre baissé de 4% à 4,462 milliards de dollars sur la période de référence, notamment sous le poids des effets de changes. Les ventes d'équipements ont été faibles, surtout en Amérique du nord, en particulier sur le créneau du haut-de-gamme, où les équipes commerciales sont moins expérimentées et la pression de la concurrence accrue, explique le groupe. Sur neuf mois, les pertes de Xerox atteignent 265 millions de dollars, contre un bénéfice de 1,130 milliards sur la même période l'an dernier. Le chiffre d'affaires a reculé parallèlement de 2% à 13,581 milliards.Pour se recentrer sur ses activités de base et mieux maîtriser ses dépenses, Xerox dit être déjà "engagé activement dans des discussions" pour vendre ses opérations en Chine, une partie de sa participation dans Fuji Xerox, Xerox Engineering Systems, et ses intérêts dans des compagnies nées par essaimage comme ContentGuard et Inxight. Fuji Xerox, société créée en 1962 pour gérer les activités des deux groupes en Asie-Pacifique à l'exclusion de la Chine est détenue à parité par chacun des fondateurs. Fuji a reconnu être en discussions avec Xerox pour lui racheter ses parts mais refuse de préciser l'état d'avancement de ces négociations.Xerox discute aussi en vue de faire entrer des partenaires extérieurs dans ses activités de production d'imprimantes à jet d'encre et étudie une joint-venture avec des "entités non concurrentes" pour l'exploitation du PARC, son légendaire centre de recherche de Palo Alto, en Californie. Le groupe va se séparer également de certaines activités de production en les cédant ou en les externalisant. A terme, Xerox va en outre se retirer des services financiers aux clients pour l'achat de matériel. Des informations ont circulé ces derniers sur l'existence de négociations sur la cession de cette activité de financement à General Electric.L'ensemble de ces actions doit permettre de réduire le niveau d'endettement du groupe, qui s'efforce cependant de faire taire les rumeurs selon lesquelles il serait au bord de la faillite. La société assure disposer d'assez de liquidités, dont une ligne de crédit permanent de 7 milliards de dollars.La capitalisation boursière de Xerox, titre autrefois emblématique de la technologie américaine, a fondu de 70% depuis le début de l'année et le groupe ne pèse plus que 6 milliards de dollars. Après avoir atteint 6,75 dollars mi-octobre, l'action a regagné du terrain dans la perspective de la réorganisation et sur fond de rumeurs de rachat par un grand groupe. Mardi à la mi-séance, le titre abandonnait 3,42% à 8,81 dollars.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:17

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