Microsoft : Bill Gates lâche les rênes

Bill Gates, le patron emblématique de Microsoft, a abandonné jeudi soir sa place à son bras droit Steve Ballmer au moment où son groupe est menacé de démantèlement. Bill Gates restera toutefois dans son groupe où il entend se consacrer aux logiciels de prochaine génération. Bill Gates, co-fondateur en 1975 du groupe avec Paul Allen, reste quand même en réserve en prenant le poste de président du conseil d'administration. Mais il s'est surtout bombardé "architecte en chef des logiciels". "Les logiciels sont la clé du futur. Ils vont stimuler et accélérer les innovations" notamment dans le cadre de l'explosion de l'internet avec le câble ou le commerce en ligne", a souligné Steve Ballmer. "Je retourne à ce qui me plaît le plus, me concenter sur les technologies du futur", a affirmé Bill Gates qui valide implicitement l'idée que les logiciels seront encore l'avenir et le coeur du métier de Microsoft. A ce titre, Bill Gates a été clair en avançant que l'ordinateur personnel resterait "l'outil ultime", face à la prolifération d'appareils en tout genre comme les téléphones sans fil, les ordinateurs de poche et les terminaux internet. Mais de toute façon, "il ne fait aucun doute que ces appareils vont avoir un logiciel comme élément central", a souligné Bill Gates en confirmant la stratégie de Microsoft centrée sur les logiciels. "Génie de la technologie", selon les déclarations de Bill Clinton jeudi soir sur la chaîne de télévision CNBC, Bill Gates a pris "une décision personnelle" et réfute qu'il y ait un quelconque rapport avec les tracas judiciaires du groupe. Les autorités anti-trust ont porté plainte en mai 1998 contre Microsoft, accusant le groupe de détenir un monopole sur le marché des systèmes d'exploitation et de chercher à obtenir une position dominante sur celui des logiciels de navigation sur l'internet. Au terme d'un procès de près de 13 mois, le juge Thomas Jackson a conclu que Microsoft détenait "une position de monopole" avec notamment neuf ordinateurs sur dix dans le monde équipés avec le logiciel Windows. Cette appréciation du juge ouvre la porte à un verdict sévère contre le groupe de Bill Gates, et un éventuel démantèlement est sur toutes les lèvres. Ce passage de relais intervient alors que depuis trois jours les rumeurs attribuent au gouvernement américain sa volonté de partager le groupe en deux ou trois sociétés distinctes. Steve Ballmer a estimé jeudi qu'il serait "imprudent et irresponsable" de démanteler Microsoft qui n'est pas, selon Bill Gates, "un fonds d'investissement, ni un conglomérat d'activités, et toutes les avancées que nous avons réalisées ont nécessité 100% des ressources de la société". En clair, Microsoft est un tout et ne doit pas être scindé. Le nouveau pdg a dit "espérer énormément régler à l'amiable le procès" sans donner de précision sur la voie qu'un tel réglement pourrait prendre. Les négociations continuent sous l'égide d'un médiateur à Chicago avec le département de la Justice et les 19 Etats associés à la plainte. En l'absence de réglement à l'amiable, Microsoft et les autorités anti-trust comparaîtront devant le juge Jackson le 22 février pour leurs plaidoieries finales. Bill Gates, qui cède sa place "pour passer (mon) temps différemment", a estimé que le rachat de Time Warner, propriétaire notamment de la chaîne d'informations en continu CNN, par le premier service mondial en ligne America Online reflète à quel point "nous sommes dans un secteur dynamique". Bill Gates va pouvoir maintenant se consacrer aux deux choses les plus importantes pour lui "sa famille et son groupe".
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