Liberty Surf reprend sa chute

Liberty Surf a connu mercredi une nouvelle séance agitée: le titre a plongé de près de 10% en début de séance, et abandonne encore 5% à 11,3 euros en clôture. Les investisseurs ont sanctionné, cette fois, l'annonce de la démission de Thierry Louis, le directeur financier du groupe, intervenue il y a deux semaines mais au sujet de laquelle aucune information officielle n'a été publiée par le fournisseur d'accès. Un nouveau directeur financier doit être nommé très prochainement pour remplacer le partant.Le titre souffre également dans le sillage de la séance très difficile vécue mardi par les "dot coms" américaines. Les investisseurs se préoccupent de façon croissante d'une possible décélération du marché de la publicité sur Internet, principale source de revenus de ces sociétés. Des inquiétudes rendues plus aiguës par la publication des résultats trimestriels d'AOL, attendue ce soir après la clôture des marchés américains. Le premier fournisseur d'accès à Internet dans le monde a vu sa valorisation chuter de 17% mardi, inscrivant un nouveau plus-bas depuis un an.En un mois de chute quasiment ininterrompue, le fournisseur d'accès à Internet a vu sa capitalisation boursière divisée par 2,5 : celle-ci frôle désormais le seuil du milliard d'euros. Près de quatre fois moins qu'au moment de l'introduction du groupe à la mi-mars (3,75 milliards d'euros), et sept fois moins que lors de son sommet historique en séance (7,223 milliards d'euros).Chacun des 700.000 abonnés actifs de Liberty Surf est aujourd'hui valorisé aux environs de 1.500 euros, soit trois fois moins que les utilisateurs du leader français Wanadoo, estime un analyste. La comparaison des activité d'accès à Internet des deux sociétés est toutefois malaisée. Selon Fabrice Revol, spécialiste du secteur chez CDC Bourse, " Liberty Surf conserve des abonnés gratuits malgré un virage vers les forfaits accès et communication, alors que Wanadoo a orienté sa stratégie sur le modèle payant depuis sa création ". Logiquement, Wanadoo a dégagé au premier semestre un chiffre d'affaires par abonné actif supérieur de près de 60% à celui de Liberty Surf. D'autant plus que les portails de la filiale Internet de France Télécom intègrent un nombre croissant de services, des annuaires en ligne aux sites de commerce électronique, en passant par les zones de jeu. Un portefeuille qui se renforcerait encore dans l'hypothèse où l'acquisition d'iBazar, le leader français des enchères sur Internet, se concrétiserait.Un moment pressenti comme la cible potentielle de fournisseurs d'accès étrangers, Liberty Surf suscite également moins de convoitises aujourd'hui. Si " tout le monde regarde tout le monde dans ce secteur d'activité, Free paraît au moins aussi attirant par son nombre d'abonnés équivalent et la meilleure fréquentation de son portail ", estime-t-on chez CDC Bourse. Des rumeurs de désengagement de Kingfisher et de Groupe Arnault, les deux principaux actionnaires du groupe avec 35% du capital chacun, ont également pesé sur le cours de Liberty Surf. Aux niveaux de valorisation actuels, la société pourrait toutefois redevenir rapidement une proie de choix.
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