Le point sur ... le rachat d’Orange par France Télécom

Eric Burkel, analyste d'Handelsbanken Securities"Le montant de l'acquisition est colossal dans l'absolu. France Télécom devra acquiter 42,3 milliards d'euros, alors que Mannesmann n'avait dû débourser que 30 milliards d'euros en octobre dernier. "En termes relatifs, cependant, le prix payé par France Télécom n'apparaît pas aussi excessif. Il faut en effet prendre en compte la progression rapide de la base d'abonnés d'Orange au cours des mois qui ont séparé les deux opérations, ce qui explique que la valorisation par abonné (6.741 euros) ne soit pas disproportionnée. "Cette acquisition était en outre nécessaire pour France Télécom, qui devient le deuxième opérateur européen de téléphonie mobile, et pourra combattre à armes égales avec Vodaphone. New Orange, la société qui regroupera Orange et les activités de téléphonie mobile de France Télécom, devient un partenaire de choix sur le marché européen, et pourrait même se lancer sur le marché américain par une éventuelle acquisition. "Pour toutes ces raisons, nous sommes à l'achat sur la valeur".Antoine Joly, analyste de la société de bourse Aurel-Leven"Le prix payé par France Télécom est élevé, dans le haut de la fourchette retenue par le marché pour la valorisation d'un abonné de téléphonie mobile. "On ne peut pas dire, cependant, qu'Orange soit surpayé. France Télécom devait saisir cette opportunité, et profiter du fait que les autres candidats au rachat de l'opérateur britannique (KPN et MCI Worldcom) étaient démobilisés. "De plus, le rôle qui sera donné au management actuel d'Orange dans la nouvelle structure de téléphonie mobile du groupe France Télécom est un gage de qualité. Les dirigeants d'Orange ont en effet démontré leur savoir-faire tant dans le domaine marketing, que dans le service client ou la stratégie de développement de marque."Olivier Martin, gérant actions du Crédit Suisse First Boston"Cette opération était impérative pour que France Télécom puisse construire un réseau européen digne de ce nom. "Ceci étant dit, le prix est élevé, surtout quand on tient compte du coût lié à l'acquisition de la licence UMTS obtenue par Orange au Royaume-Uni. "Le marché est donc partagé entre l'intérêt stratégique présenté par l'opération, et les craintes liées au financement de ce rachat. "Si les activités de téléphonie mobile de France Télécom sont globalement sur-évaluées par rapport aux niveaux de valorisation constatés sur la marché américain, je pense au contraire que les activités de téléphonie fixe de l'opérateur français sont sous-valorisées, ce qui justifie un objectif de cours de 160 euros. Pour ces raisons, je suis neutre sur la valeur."
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