AB Groupe reporte son introduction au Second marché

L'embouteillage attendu a bien eu lieu à la Bourse de Paris. Alors que les candidats à l'introduction se pressent avant la trève estivale, les reports se multiplient pour tenir compte de la faible demande de titres de la part des investisseurs. Dernier en date, AB Groupe a annoncé lundi qu'il repoussait à une date ultérieure son entrée au Second marché. Ce report est le cinquième depuis le début du mois de juillet, après ceux de Capital Events, Astek, Jador.com et Vivendi Environnement. Coté depuis décembre 1996 sur le New York Stock Exchange, AB Groupe espérait entrer à la Bourse de Paris pour se rapprocher des milieux financiers européens et "gagner en visibilité". La société prévoyait d'introduire 5,53% de son capital par le biais d'une cession de M. Berda, fondateur et actionnaire principal du groupe. Quelque 1,4 million de titres devaient être mis à disposition sur le marché à un prix indicatif entre 25 et 29 euros.Actuellement 17,8% du capital du groupe est dans le public et 82,2% est contrôlé directement ou indirectement par Claude Berda. Après la cotation au second marché, le capital du groupe AB devait être détenu à 76,7% par Claude Berda et à 23,3% dans le public.AB Groupe concentre aujourd'hui son chiffre d'affaires autour de deux activités : l'édition de chaînes thématiques et la distribution de programmes audiovisuels. L'acquisition, en mai 1998, de la chaîne RTL9 a permis à AB de devenir un acteur important des bouquets multichaînes européens. RTL9 est aujourd'hui distribuée dans 3,8 millions de foyers et devrait représenter un quart du chiffre d'affaires total d'AB en 2000. Plus récemment, la société a pris le contrôle, pour 20 millions de dollars, de la chaîne musicale allemande Onyx, qui va constituer, selon M. Berda, " le vaisseau amiral du groupe " dans sa stratégie de conquête du marché allemand de la télévision thématique. A l'heure actuelle, AB édite dix-huit chaînes thématiques, présentes sur les bouquets câble ou satellite.En 1999, le groupe a par contre finalisé son désengagement des activités de production de fictions. Il a ainsi cédé 80 % d'AB Productions, qui fut, au début des années 1990, le leader français du secteur. En conséquence, la production de programmes télévisuels ne représente plus aujourd'hui qu'une part marginale du chiffre d'affaires du groupe (7,6 millions d'euros, pour un CA total de 127,5 millions d'euros en 1999).Si AB Groupe a concentré ses investissements sur la télévision thématique, il a conservé son autre métier traditionnel, la distribution de programmes audiovisuels. Ce pôle dispose aujourd'hui d'un catalogue de 27.000 heures de programmes, enrichi chaque année par des investissements approchant les 100 millions de francs. " Nous fonctionnons comme une société foncière ", explique Claude Berda. " Nous achetons ces programmes comme d'autres achètent des immeubles, puis nous les louons aux chaînes pour des périodes de diffusion comprises entre une et cinq années ". " Friends ", " Navarro " ou " L'instit' " comptent parmi les produits phares du groupe.Bien qu'il ne publie pas de prévisions financières officielles, le groupe compte accélérer son développement au cours des prochaines années, en particulier dans l'édition de chaînes thématiques. Pour ce faire, il va prochainement lancer trois nouveaux produits en Allemagne, axés sur les thèmes de l'automobile, des animaux et des voyages. De gros espoirs sont également placés dans la technologie du numérique hertzien, qui devrait permettre à chaque foyer français de recevoir, sans installation supplémentaire, 36 chaînes au lieu des 6 canaux habituels. RTL9 serait " un candidat naturel " à l'attribution d'une de ces fréquences, estiment les dirigeants d'AB. Cet élément représente toutefois un facteur d'incertitude sur l'évolution des résultats financiers d'AB Group, d'autant plus que les coûts de distribution du numérique hertzien devraient représenter entre 50 et 60 millions de francs par an.En 1999, le chiffre d'affaire d'AB Groupe s'est élevé à 127,5 millions d'euros, en progression de 13,7 % par rapport à l'exercice 1998. La cession du pôle de production de programmes a toutefois exercé un impact négatif sur l'activité de la société, alors que l'édition de chaînes thématiques a vu son CA progresser de plus de 60%. AB est également redevenu profitable en 1999 : le résultat net part du groupe s'est élevé à 1,7 million d'euros, et la banque introductrice Oddo Pinatton Corporate estime qu'il devrait atteindre 18,5 millions d'euros en 2002.
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