Dans un contexte boursier troublé, les introductions à la Bourse de Paris ne sont pas légion. Coletica a toutefois maintenu son projet, et fait aujourd'hui ses premiers pas au Second marché. Il faut dire que la société, spécialisée dans la mise au point et la fabrication de produits cosmétiques, est restée à l'abri d'une tempête qui a principalement affecté les valeurs technologiques.Vendredi, le titre a bondi de 9,05% par rapport au cours de référence de 21 euros retenu à l'issue d'un placement relativement calme. L'offre à prix ferme, qui portait sur 56.000 titres, a été souscrite 2,98 fois, alors que le placement (224.000 titres) l'a été 2,08 fois. L'ensemble des actions mises à la disposition du public résultaient d'une cession, permettant à plusieurs investisseurs financiers (Axa Innovation placement FCPI, Avenir Entreprise, Banque de Vizille) de sortir du capital. L'opération totale s'est montée à 5,88 millions d'euros, permettant au public d'entrer à hauteur de 18,4% dans le capital de la société.Situé en amont de la filière cosmétique, Coletica se positionne sur trois activités: la conception sur mesure des principes actifs (anti-âge, anti-vieillissement ...) qui entrent dans la composition des cosmétiques, la galénique (encapsulation, enrobage, couplages moléculaires) et le génie tissulaire (reconstitution de peau pour les tests en cosmétologie). Les grands noms de l'industrie (Avon, Clarins, Estée Lauder, LVMH, L'Oréal, Shiseido) font appel à Coletica pour développer, voire produire, certains de leurs soins.Le groupe met en avant sa spécialisation sur le traitement de la peau, qui bénéficie de la dynamique créée dans les pays développés par le vieillissement des populations, et devrait connaître une croissance supérieure à celle de l'ensemble du marché cosmétique. Les ventes de produits "anti-âge" en particulier affichent actuellement une progression de 15% par an. Sur le plan financier, Coletica a enregistré en 1999 un chiffre d'affaires de 17,30 millions d'euros, en hausse limitée de 3% par rapport à 1998. Pour l'exercice en cours, le groupe espère toutefois accélérer sa croissance et dépasser le seuil des 20 millions d'euros; à un horizon 2003, il table sur des ventes de 28 millions d'euros. Les dirigeants de la société insistent surtout sur le niveau de rentabilité élevé des activités de Coletica. La marge nette devrait s'établir à 13,2% dès 2000 (contre 11,5% en 1999), et progresser jusqu'à 14,6% en 2003. Une amélioration réalisée en dépit d'un investissement de 6 millions d'euros pour la création d'un nouveau site de production et de logistique.La Commission des opérations de Bourse (COB) a assorti son visa d'un double avertissement. L'autorité remarque tout d'abord que "le pacte conclu entre différents actionnaires (..) prévoit une clause d'inaliénabilité temporaire de 33% du capital pour une durée de trois ans à compter de la date de première cotation de Coletica". Par ailleurs, la société ayant attribué un nombre important d'options de souscription d'actions et de bons de souscription de parts de créateur d'entreprise à des prix d'exercice éloignés de la fourchette de prix envisagée pour l'introduction, une dilution peut en résulter, souligne la COB.

latribune.fr

20 Oct 2008, 8:59

Partager :