Coface : Plus de 60% de hausse pour la première cotation

La cotation de la Coface a dû être repoussée à plusieurs reprises mercredi en raison d'un afflux d'achats spectaculaire pour le premier jour de cotation de cette compagnie d'assurance sur le marché à règlement mensuel. Le titre terminait sa première séance de cotation sur une hausse de 63,21% à 86,50 euros. L'introduction en Bourse de la Coface créait un précédent dans le métier de l'assurance crédit à l'exportation. Or si l'on considère que le groupe est une compagnie d'assurance stricte ou alors un réassureur, les multiples diffèrent sensiblement ". Les titres répartis dans le public sont les 3 millions d'actions auparavant détenues par les AGF, qui détenaient le quart du capital de la Coface. Le calendrier de l'introduction en Bourse a été imposé par la Commission européenne aux AGF, afin que celles-ci se séparent de leur participation résiduelle. Pour Bruxelles, en conservant la Coface, l'assureur généraliste français, racheté par Allianz en 1998, se serait retrouvé en position dominante dans l'assurance-crédit en Europe. Reste que pour imposée qu'elle soit par les autorités, l'opération a été rentable pour la compagnie d'assurance. Selon des sources proches du dossier, la plus value brute des AGF ressort à 65,6 millions d'euros.Au cœur de la controverse avec Bruxelles, le groupe français Euler, autre grand acteur mondial dans le secteur. Celui-ci détenait en 1998 24 % de part de marché mondiale de l'assurance crédit et 15 % dans le seul secteur à l'exportation. La Coface, qui détient 16 % de part de marché globale pour 23 % dans l'assurance crédit à l'exportation, est ainsi incompatible avec Euler dans le portefeuille de l'Allemand, qui détient 68 % de ce dernier en plus d'Hermes, autre concurrent de la Coface. " Cette introduction en Bourse n'est pas une solution de repli strictement due à l'exigence de Bruxelles, se défend François David, mais elle mûrit depuis déjà deux ans ". Elle répondrait notamment à un souci de notoriété et faciliterait des opérations de croissance externe au cas où des opportunités se manifesteraient. Enfin, elle faciliterait la liquidité des titres, notamment dans le cadre d'un programme de stock options qui devrait être mis en place cette année à destination de 5 % des salariés, alors que 4 % du capital sont déjà entre les mains d'employés du groupe. Par ailleurs, le flottant pourrait encore progresser. "Notre souhait est que cette part augmente progressivement pour atteindre un chiffre de, je dis au hasard, de l'ordre de 40 %", a indiqué François David, lors d'un entretien, sur BFM. Autre actionnaire, la compagnie française de réassurance Scor, qui détient 45% du capital de la Coface, ne souhaiterait pas modifier sa participation. Enfin, si l'Etat n'est pas directement intéressé dans le capital du groupe, il n'en détient pas moins des droits sur certains aspects de sa gestion. Comme le rappelle la COB, le franchissement de seuil de 5 % du capital et des droits de vote " fait l'objet d'une délibération du Conseil d'administration, soumise à l'approbation du Ministère de l'économie ". Enfin, les commissaires du gouvernement ont un droit de veto sur la nomination du président du Conseil d'administration et du directeur général en charge de la gestion des activités pour le compte de l'Etat.Pour la direction, le titre, une fois coté, présentera un profil de sécurité, avec un retour sur capitaux propres durablement établi au-dessus de 12 %. Ainsi, malgré un tassement de 1 % à 2% de son chiffre d'affaires en 1999, par rapport aux 737 millions d'euros réalisés en 1998, le résultat net de la compagnie devrait croître autour du même rythme que l'année précédente, soit autour de 9 % à 10 %.Société : Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface)Cotation : Règlement mensuelDate d'introduction : mercredi 2 févrierProcédure : Offre à prix ouvert (OPO) pour 308.442 actions (10 %), Placement global pour 2.775.986 actions (90 %) et Option de surallocation pour environ 300.000 actions nouvelles (10 %) par les membres du syndicat de placement global. Cette allocation peut évoluer marginalement d'ici au premier février.Prix d'introduction : 55 eurosCapital dans le public : 24,69 % contre 0 % avant l'introductionIntroducteurs : BNP Paribas (chef de file), Crédit agricole Indosuez et Natexis Banques populaires (coordinateurs globaux)
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