Le secteur de la santé, déjà bien représenté à la Bourse de Paris, va s'enrichir d'un nouveau membre avec l'introduction de Pharmagest Inter@ctive. La société, spécialisée dans l'édition de progiciels de gestion pour pharmacies, met 668.636 actions à la disposition du public, à un prix indicatif compris entre 21,5 et 24,1 euros. Sur la base du milieu de cette fourchette, Pharmagest compte lever 15,2 millions d'euros par augmentation de capital ; la valorisation totale de la société approcherait alors les 70 millions d'euros. 80% des titres seront attribués par le biais d'un placement garanti, le solde étant réservé aux particuliers par l'intermédiaire d'une offre à prix ouvert.Par cette introduction, Pharmagest espère accéder à de nouvelles sources de financement, mais également accroître sa notoriété à un moment où elle concrétise un virage radical vers Internet. L'entreprise est en effet sur le point de lancer son " logiciel de gestion à portail intégré " (LGPI), qui mêle fonctions classiques de gestion (comptabilité, gestion des stocks, ...) et accès à des contenus Internet et intranet. Leader français du marché de l'édition de progiciels pour pharmacies, Pharmagest veut imposer son portail d'information et de commerce électronique pour multiplier ses sources de revenus. Au-delà de la vente de licences logicielles, son métier traditionnel, la société va désormais proposer des espaces publicitaires à des laboratoires pharmaceutiques intéressés par un accès direct à quelque 5.000 officines. Pharmagest devrait également toucher des commissions sur les achats que les pharmaciens réaliseront par l'intermédiaire du LGPI. En conséquence, la société table sur un doublement de ses ventes d'ici 2002, grâce notamment à l'explosion des recettes d'e-business. Celles-ci devraient dépasser les 10 millions d'euros dès 2002, alors qu'elles seront encore nulles en 2000. Les nouvelles sources de revenus devraient également permettre à la société d'améliorer ses ratios de rentabilité. La marge nette devrait ainsi atteindre 13,1% du chiffre d'affaires en 2002, contre 5,9% prévus pour 2000.Un modèle économique qui n'est toutefois pas à l'abri des risques inhérents à l'utilisation d'Internet. La Commission des opérations de Bourse remarque d'ailleurs dans le prospectus préliminaire d'introduction qu'une " grande partie du chiffre d'affaires et des résultats prévisionnels sont liés au développement de services nouveaux basés sur la croissance de l'utilisation d'Internet ", avant de prévenir les investisseurs qu'un " ralentissement significatif de ce développement " mettrait en cause le modèle économique de Pharmagest. Avec seulement 11% des pharmaciens connectés au réseau mondial, cet avertissement prend tout son sens.

latribune.fr

20 Oct 2008, 8:59

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