Bac Majestic, aujourd'hui sur le Nouveau marché

Quel est le point commun des films " Pulp Fiction ", " Microcosmos ", " Tabou " ou " Tout le monde dit I love you " ? Tous ont été distribués, sur le territoire français, par la société Bac Majestic, qui s'est imposée comme l'un des principaux acteurs indépendants de l'industrie cinématographique dans l'hexagone. Pour poursuivre son expansion, le groupe fait aujourd'hui appel au marché boursier en mettant 20% de son capital, soit 2.435.950 titres, à la disposition du public. La fourchette indicative de souscription, fixée entre 11,5 et 13 euros, aboutit à une valorisation médiane de 155 millions d'euros. Les actions sont exclusivement issues d'une augmentation de capital, 15% d'entre elles étant destinées aux particuliers par le biais d'une offre à prix ouvert, le solde faisant l'objet d'un placement garanti. La distribution des films en salles constitue le coeur de métier de Bac Majestic : elle a représenté plus des deux tiers du chiffre d'affaires total du groupe en 1999. Avec une part de marché de 11% sur le territoire français, le pôle distribution parvient à rivaliser avec les majors du secteur (Warner, United International Pictures, Pathé, ...). Sur la seule année 1999, 44 films ont été distribués par Bac en France, de la grosse production " Himalaya " (2,5 millions de spectateurs) au film intimiste de Wim Wenders " Buena Vista Social Club ". La part de la distribution dans l'activité de Bac Majestic devrait toutefois décliner progressivement, à mesure que la société poursuivra la diversification de ses activités.Cette diversification a d'abord consisté à développer, par le biais d'acquisitions ou de coproductions, un catalogue de longs métrages, sur lesquels Bac Majestic dispose de la totalité des droits de diffusion sur le territoire français. Avec 162 films à son actif, la société fait figure de " petit poucet " face à un concurrent tel que Studio Canal, qui dispose de plusieurs milliers de longs métrages. Jean Labadie, le président et fondateur du groupe, insiste cependant sur l'aspect qualitatif de son catalogue : " La plupart de nos films sont récents, ce qui leur assure un taux de rotation rapide sur les différents médias de diffusion (salles, télévision, vidéo-cassettes, DVD, ...). Les catalogues pléthoriques de nos concurrents sont au contraire constitués, au moins en partie, de films en noir et blanc, qui n'intéressent que les diffuseurs spécialisés comme la chaîne Ciné Cinéphile, par exemple. " Les films européens, qui représentent 36% du catalogue de Bac Majestic, bénéficient du système de quotas de diffusion imposé aux chaînes françaises. Les longs métrages américains représentent quant à eux 62% du catalogue de la société.L'entrée en bourse devrait permettre à Bac Majestic de monter en puissance dans une autre activité de l'industrie cinématographique : l'exploitation de salles de projection. Ce pôle ne représente actuellement que 12% du chiffre d'affaires total de la société, et le parc de salles est concentré sur la région parisienne. Les quelque trente millions d'euros que Bac Majestic souhaite lever sur le marché parisien sont destinés à financer la construction d'un réseau d'une dizaine de multiplexes à proximité de villes moyennes françaises. D'ici 2002, le groupe espère accroître de 50% la part de l'exploitation dans son CA.Le résultat net de Bac Majestic s'est établi à 10,2 millions de francs en 1999, principalement grâce aux plus-values issues de la cession partielle de Bac Distribution à Studio Canal. Il devrait donc décroître à 5,2 millions de francs en 2000, représentant un PER de 29. En 2002, le groupe espère réaliser un bénéfice net de 27 millions de francs, pour un chiffre d'affaires total dépassant le milliard de francs, la marge nette s'établissant à 2,65%.
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