Alliance TF1-M6 dans la télévision numérique

Les deux groupes privés TF1 et M6 ont décidé de fusionner leurs projets dans la télévision numérique, en créant une société commune à 50/50, chargée de lancer une nouvelle chaîne, baptisée TF6, ont annoncé vendredi les deux partenaires. Cette chaîne destinée aux moins de 50 ans résulte de la fusion de leurs projets, TFX pour TF1 et W9 pour M6, qui étaient en concurrence frontale. La nouvelle chaîne, qui sera dotée d'un budget de 150 millions de francs, sera lancée aux environs du 1er décembre sur le bouquet Satellite TPS, puis le câble, avant de démarrer sur le numérique hertzien. L'alliance TF1-M6 s'inscrit d'ailleurs dans le cadre des exigences législatives prévalant au lancement de cette nouvelle technologie. La loi audiovisuelle limite en effet la détention d'une chaîne numérique à 49%. TF6 sera développée dans le cadre d'une nouvelle société, dans laquelle M6 apportera la chaîne thématique Série Club qu'elle détient à 100%. La cession de 50% de Série Club doit apporter 150 millions de francs (22,8 millions d'euros) au groupe M6 qui compte profiter de cette manne pour investir "de manière importante dans TF6" a précisé Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6.Créée en mars 1993, la chaîne Série Club, qui diffuse des séries "cultes" ou des inédits, est disponible auprès de deux millions de foyers. Bénéficiaire depuis quatre ans, elle a dégagé un résultat positif de 7,63 millions de francs en 1999 (1,16 millions d'euros). Passé l'effet de surprise -vendredi le titre TF1 avait perdu 0,48% à 72,65 euros tandis que l'action Metropole TV (M6) avait reculé de 0,79% à 63 euros- les investisseurs répondaient positivement à cette annonce lundi matin. L'action Metropole TV gagnait 5,56%% à 66,5 euros et le titre TF1 s'adjugeait 2,41% à 74,5 euros en début d'après-midi. L'accueil des investisseurs est d'autant plus favorable que M6, qui a présenté ses résultats semestriels jeudi soir, prévoit une augmentation de 20% des recettes publicitaires sur l'ensemble de l'année.Pour Jean-Pierre Geremy, analyste chez Wargny, ce projet constitue une bonne nouvelle, notamment en terme d'investissement: "la décision de TF1 et M6 renforce notre opinion positive sur ces deux groupes. Ils bénéficieront d'investissements plus importants pour leurs projets de chaînes et limiteront les pertes de start-up de ces nouveaux développements".Pour Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, il s'agit d'une opération de bon sens. "Plutôt que de faire deux projets avec des moyens limités, on a préféré un projet ambitieux", a-t-il déclaré. Confinés au marché français, les deux groupes ont compris qu'ils ne pouvaient se permettre de lancer des projets concurrents, coûteux et hasardeux à rentabiliser. Ils limitent ainsi l'intrusion sur le territoire national de groupes étrangers plus puissants et préfèrent "additionner leurs forces plutôt que les soustraire d'autant plus que nous avons affaire à un mastodonte qui est Vivendi Universal", ajoute Nicolas de Tavernost. Au premier semestre M6 a réalisé une progression de 21% de son chiffre d'affaires, à 377,3 millions d'euros (2,47 milliards de francs), grâce à une forte croissance des recettes publicitaires. Cette bonne performance des rentrées publicitaires est à mettre au compte, selon M6, du "renforcement de la part de marché" de la chaîne (21,3%) et de la croissance du marché publicitaire (+11,2% en données brutes). En audience, la chaîne M6 revendique la place de "deuxième chaîne" auprès des moins de 50 ans, avec 18,1% de part d'audience sur les huit premiers mois de l'année.
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