Cryo Interactive : Résultats annuels contrastés

Après avoir annoncé, le 17 février dernier, un chiffre d'affaires en hausse de 54 % au titre de l'exercice 1999, à 36.4 millions d'euros, la société d'édition de jeux vidéos vient de publier un bénéfice net de 1.9 million d'euros, en hausse de 121 % par rapport à 1998. Le résultat d'exploitation a cependant affiché une progression décevante de 6 % en 1999; celle-ci serait liée, selon le communiqué de presse fourni pour Cryo, à l'important effort d'investissement fourni pour développer les activités "on line" de la filiale Kalysto Networks. L'accueil a été mitigé sur le Nouveau marché : après avoir gagné plus de 8 % en séance, le titre clôture inchangé à 103 euros. Un analyste considère d'ailleurs que la hausse observée à l'ouverture était plus la conséquence d'un phénomène de marché (reprise de l'ensemble des titres du secteur) que le signe d'un réel engouement pour la valeur.L'activité de Cryo Interactive s'articule autour de deux pôles. L'entreprise est d'abord positionnée sur les marchés de l'édition et de la distribution de jeux vidéos, qui représentent 93 % de son CA. La société poursuit, depuis son introduction au nouveau marché le 8 décembre 2000, une stratégie d'intégration de la filière du jeu vidéo. Alors que son métier traditionnel se limitait au développement des jeux, Cryo a progressivement acquis un réseau de distribution par le biais d'acquisitions ou de partenariats avec d'autres éditeurs. L'autre pôle de Cryo regroupe les activités " on line " de la société; elles sont prises en charge par la filiale Cryo Networks dont la création remonte à 1997. Celle-ci est présente sur deux marchés : les logiciels d'aide à la conception de sites web et le développement de communautés ludiques virtuelles (Mankind, Venise, Fireteam). Les activités " on line ", si elles restent résiduelles avec seulement 7 % du CA de la société en 1999, sont considérées comme la pépite de l'entreprise.Le titre Cryo Interactive a connu un parcours boursier particulièrement heurté au cours des deux derniers mois. L'entrée du Groupe Bernard Arnaud dans la filiale Cryo Networks, à hauteur de 17 % du capital, a provoqué un " rally " considérable sur le titre Cryo Interactive à la fin du mois de février 2000. Le cours a triplé en quelques jours, passant de 80 à plus de 230 euros. En plus de la caution représentée par l'entrée de Bernard Arnaud, l'augmentation de capital réalisée à l'occasion de la prise de participation permet à la filiale réseaux de Cryo de dégager une vraie marge de manoeuvre pour d'éventuelles acquisitions. Cependant, selon l'analyste Guillaume Boutterin, "la hausse du cours n'était pas représentative de la valeur fondamentale de la société. Si des synergies peuvent être dégagées à terme entre les deux groupes, il ne me semble pas que l'entrée de Bernard Arnaud au capital de Cryo Networks puisse justifier un triplement du titre. Une prime de 10 à 20 euros serait plus justifiée". L'engouement des marchés est d'ailleurs rapidement retombé. Le titre a perdu plus de 50 % de sa valeur, suivant ainsi le mouvement de repli général des éditeurs de jeux vidéos après le profit warning publié par Eidos.Pour les prochaines années, Cryo veut poursuivre sa croissance tant en interne qu'en externe. La société table sur une progression de son CA à périmètre constant de 40 % par an, notamment par le biais d'un enrichissement de son catalogue de jeux. Les activités " on line " devraient également poursuivre leur expansion sur le rythme observé en 1999 (+ 65 %). Depuis le début de l'exercice 2000, Cryo Interactive a accéléré son rythme de croissance externe en procédant à l'acquisition de trois sociétés. L'éditeur de jeux d'aventures canadien Dreamcatcher, tout d'abord, devrait permettre à Cryo de renforcer sa présence en Amérique du Nord. L'acquisition du distributeur néerlandais Homesoft rentre dans la stratégie de développement du réseau de distribution européen de Cryo. TAC, enfin, est une start-up d'accessoires de loisirs interactifs, activité complémentaire à celle de Cryo Interactive. La conclusion d'un accord de distribution avec Interplay, filiale américaine de Titus Interactive, devrait aussi élargir la présence commerciale de Cryo sur le marché nord-américain.
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