Le cimentier britannique Blue Circle s'est dit ce matin confiant de pouvoir faire échec à l'offre d'achat du groupe de matériaux de construction Lafarge. Il répond ainsi à la publication hier du document d'offre du groupe français, officiellement déposée hier soir auprès des autorités boursières britanniques et s'achèvera le 10 avril."Nous pouvons faire échec et nous ferons échec à cette offre", a déclaré le président du groupe, Lord Tugendhat. "Blue Circle a un avenir brillant et solide. Ce n'est pas le cas de l'offre de Lafarge", a pour sa part ironisé le directeur général, Rick Haythornthwaite. Lafarge a offert 5,7 milliards d'euros en liquide (420 pence par action Blue Circle, soit une prime de 33,5% par rapport au dernier cours de clôture avant l'annonce de l'offre a précisé M. Collomb, PDG du groupe français) pour acquérir Blue Circle, sixième cimentier mondial et devenir ainsi le numéro un mondial dans le ciment. Rick Haythornthwaite a reproché au document adressé la veille par Lafarge aux actionnaires de Blue Circle de souffrir d'un "contenu léger" et d'être "non seulement orienté vers le passé mais vers le passé lointain". "Le fait que (Lafarge) convoite nos actifs asiatiques valide la stratégie d'investissement de Blue Circle dans la région depuis trois ans", a-t-il ajouté. Blue Circle se félicite également de la fin de la guerre commerciale en Malaisie avec ses concurrents, qui avait débuté à l'automne dernier et avait fragilisé ses résultats. Hier, Blue Circle avait indiqué que ses concurrents en Malaisie avaient réduit ou renoncé à leurs rabais. Le directeur général a une nouvelle fois accusé Lafarge de vouloir acquérir Blue Circle bon marché ce qui priverait selon lui les actionnaires du groupe des bénéfices à venir des efforts de réorganisation et des investissements en Asie réalisées ces dernières années. "Notre portefeuille mondial (d'actifs) offre un potentiel de croissance à court et long terme", a de son côté souligné Lord Tugendhat. "Nous avons une stratégie claire", a-t-il ajouté en demandant de ne pas "sous-estimer la qualité et l'engagement de l'équipe de direction (du groupe)". Le PDG du groupe français Bertrand Collomb avait estimé hier que la direction de Blue Circle "(avait) peu d'arguments à avancer pour encourager ses actionnaires à conserver leurs titres et (aurait) du mal à les convaincre que leur propre stratégie sera plus créatrice de valeur que celle de Lafarge". "Nous attendons la réponse officielle du conseil d'administration de Blue Circle, avant de mener une stratégie plus offensive", avait-il dit en se disant "confiant" dans ses chances de réussite.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:03

Partager :