TMM : Résultat net semestriel en hausse de 175%

La publication, jeudi, au Journal officiel, du décret de privatisation de Thomson Multimédia est venue récompenser trois années de redressement réussi de la société que l'ancien Premier ministre Alain Juppé envisageait de céder pour un "franc symbolique" en 1996 au groupe coréen Daewoo. Bercy publiera "ultérieurement" le calendrier et les modalités de l'opération, qui doit permettre "notamment à Thomson Multimédia de disposer, le moment venu, de moyens supplémentaires". L'opération devrait avoir lieu à l'automne et se fera pour l'essentiel par augmentation de capital, à laquelle s'ajoutera peut-être la cession par l'Etat d'un paquet de titres. Mais le le ministère des Finances a tenu à souligner jeudi que l'Etat conservera une participation "supérieure à la minorité de blocage" (33,3%) contre 51,7% aujourd'hui. La parution du décret a coïncidé avec la publication de résultat semestriels confirmant le redressement. TMM a en effet annoncé avoir dégagé un bénéfice net de 84 millions d'euros au premier semestre 2000, en hausse de 175% par rapport aux six premiers mois de 1999. Le résultat semestriel d'exploitation de l'entreprise s'est monté à 167 millions d'euros, en hausse de 108%, alors que le chiffre d'affaires a crû de 45%, atteignant 4,067milliards d'euros. A périmètre constant, c'est à dire sans les ventes d'ATlinks, la société de téléphonie grand public détenue conjointement avec Alcatel et opérationnelle depuis janvier, le chiffre d'affaires de TMM a progressé de 39,9%. Après une hausse de 18,9% en 1999, la hausse des ventes au premier semestre "souligne la forte croissance de toutes les activités du groupe, en particulier Ecrans et Composants ainsi que Produits Grand Public", indique TMM dans son communiqué. Outre ses bonnes performances financières, "le cours de TMM a également été soutenu par une succession d'annonces positives ", selon Nicolas Martin, qui suit la valeur pour la société de bourse Aurel-Leven. TMM a notamment annoncé lundi qu'il créait une nouvelle société en Chine pour accroître son offre d'électronique grand public dans le pays le plus peuplé du monde. La semaine dernière, le groupe avait annoncé un partenariat avec Schneider Electric pour développer les technologies dites "par courants porteurs", qui permettent de faire passer des informations numérisées sur le réseau électrique. TMM avait également conclu récemment un accord sur quatre ans pour fournir des lecteurs optiques et des composants pour la console de jeux Xbox qui marquera l'entrée de Microsoft sur le marché des jeux vidéo. Nicolas Martin incite toutefois les investisseurs à la prudence. " Le titre pourrait subir des prises de bénéfices dès la publication des résultats semestriels ", prévient l'analyste. " STMicrolectronics avait par exemple chuté de plus de 5% après la publication de résultats jugés pourtant rassurants par les experts ". A plus long terme, les analystes sont généralement positifs sur la valeur, qui devrait bénéficier du lancement de nouveaux produits au cours du second semestre 2000. Seul risque mis en lumière par les opérateurs, la forte croissance de TMM pourrait se heurter à certains goulets d'étranglements, notamment dans l'activité décodeurs numériques où les fournisseurs éprouvent des difficultés à suivre l'envolée de la demande.A la Bourse de Paris, l'action TMM a terminé jeudi en hausse de 2,11%, à 72,50 euros.
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