Nouveaux déboires pour Priceline.com

En recul de 34,25%, à 4,50 dollars, en fin de matinée vendredi sur le Nasdaq, Priceline.com se maintenait tout juste au-dessus de ses plus bas niveaux historiques. Entré depuis quelques semaines dans un cercle vicieux financier, le pionnier des enchères inversées sur Internet se débat dans les difficultés. Après plusieurs avertissements sur ses résultats et la faillite de deux sites ayant acheté la licence de sa technologie, la société doit aujourd'hui faire face au recul de son chiffre d'affaires. Et à la menace de voir ses cadres dirigeants abandonner le navire en pleine tempête. "Nous nous attendons à un recul du chiffre d'affaires au quatrième trimestre" par rapport au troisième, a reconnu jeudi le PDG de Priceline.com, Daniel Schulman, en présentant les résultats du troisième trimestre. Buvant la coupe jusqu'à la lie, Daniel Schulman a également annoncé la suppression de 87 emplois sur 535, soit 16% des effectifs, et confirmé le départ d'Heidi Miller, la directrice financière de l'entreprise, qui avait spectaculairement abandonné ses fonctions chez Citigroup en février pour rejoindre ce qui n'était encore qu'une start-up prometteuse, promise alors à une introduction en fanfare sur le Nasdaq.Ces mauvaises nouvelles ont occulté la réduction des pertes au troisième trimestre : les comptes ne sont plus dans le rouge que de deux millions de dollars, contre 12 millions un an plus tôt. La perte pro forma est ainsi limitée à 0,01 dollar par action, en ligne avec les attentes des analystes. Si le chiffre d'affaires a augmenté sur la période de 124% à 341 millions dollars, contre 152 millions au troisième trimestre 1999, sur une base de huit millions de clients, Priceline.com s'est déclaré toutefois déçu par son chiffre d'affaires sur les billets d'avions : les ventes de ce "rayon" - qui génèrent 80% du chiffre d'affaires - ont chuté de 20% en octobre par rapport à septembre. Pour expliquer ce recul, la société avance plusieurs raisons : concurrence effrénée, hausse du prix du kérosène ou encore publicité négative dont a souffert la marque Priceline.com. Daniel Schulman reconnaît par ailleurs la nécessité d'améliorer le service client.D'ores et déjà, le résultat du quatrième trimestre sera affecté par le plan de suppression d'emplois, des charges de restructuration et par la mise en place d'un nouveau plan de stock-options et de primes, destiné à retenir les cadres clé de l'entreprise. Priceline.com, fondé en 1997, se définit comme un site d'enchères inversées: les clients proposent le prix auquel ils sont prêts à acheter un billet d'avion , le détaillant acceptant ou non la transaction. Néanmoins les clients ne peuvent pas savoir au préalable sur quelle compagnie, avec quelles escales et à quelle heure ils voleront, ce qui a réservé quelques surprises à nombre de passagers. Entrée sur le Nasdaq en mars 1999 à 16 dollars, l'action Priceline.com avait connu une ascension fulgurante, atteignant 160 dollars. Mais, hormis une nouvelle poussée à la hausse en début d'année, le titre a amorcé ensuite un recul régulier, accentué ces derniers mois par des avertissements sur les résultats et l'arrêt de plusieurs activités.
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