Suez et Groupe Arnault visent le haut débit et l'UMTS

"Nous allons renforcer nos chances de candidatures dans l'UMTS", a déclaré Gérard Mestrallet lundi, commentant l'alliance annoncée entre Suez Lyonnaise des Eaux et Groupe Arnault.Dans cette alliance en deux volets, Suez et Groupe Arnault, holding privé de Bernard Arnault (président par ailleurs de LVMH, propriétaire de La Tribune), montrent le virage pris par les deux groupes pour asseoir une position prépondérante dans l'Internet mobile et le haut débit.Deux mois avant le dépôt des candidatures pour les quatre licences françaises de troisième génération, Groupe Arnault entre "à hauteur d'environ 10% au capital de la société constituée par Suez Lyonnaise des Eaux qui détient 60% de ST3G, candidat à une licence UMTS en France". Telefonica, partenaire de Suez à 40% dans ST3G, a donné son accord à l'opération. C'est "à peu près 300 millions d'euros" que va apporter Bernard Arnault dans la branche UMTS de Suez, la société étant valorisée à 3 milliards. Au terme de l'opération, le consortium STG3 devrait disposer d'une caisse de 5 milliards d'euros pour l'achat de la licence française. Deuxième volet de l'alliance stratégique : Suez Lyonnaise prévoit une prise de participation minoritaire dans les activités Internet de Groupe Arnault. En apportant également quelque 300 millions d'euros par voie d'augmentation de capital, Suez possédera un tiers du fonds Europatweb. Mais quelques actifs stratégiques ont été exclus de l'opération et resteront regroupés dans une société séparée, toujours dans le giron de groupe Arnault: il s'agit de Liberty Surf, Ze Bank, E-Luxury et Akka Technologies, valorisés globalement à un milliard d'euros. L'ensemble des sociétés du groupe Arnault sera valorisé à environ 2 milliards d'euros, dont 1 milliard pour le nouvel Europatweb. A l'origine, Bernard Arnault avait investi 500 millions d'euros.Si Suez compte nouer des accords commerciaux avec Liberty Surf et Ze Bank, ni Gérard Mestrallet, ni Bernard Arnault n'ont souhaité s'étendre sur les raisons qui ont conduit à l'exclusion de l'accord de ces sociétés phares d'Europatweb. Au sujet de Liberty Surf, Bernard Arnault a évoqué le cours de Bourse jugé "tout à fait insuffisant".Selon Gérard Mestrallet, cette alliance permet à Suez de "compléter un besoin que nous ressentions", à savoir celui de contenu. Le PDG compte trouver dans les sociétés d'Europatweb de nouvelles sources de contenus pour ses canaux de distribution (comme le service de télévision par câble Noos, M6, TPS, Paris Première...). Suez avait déjà conclu un accord avec Groupe Arnault dans la boucle locale radio en prenant 18% de First Mark, afin d'opérer une licence nationale qui permettra de fournir début 2001 des services Internet à haut débit. Dans le cadre de la compétition pour les licences UMTS, la multiplication des partenaires est rendue nécessaire pour faire face aux lourds investissements indispensables. A l'heure où les marchés doutent du potentiel de la téléphonie de troisième génération, verser les contenus de Groupe Arnault (Ze Bank, site d'enchères Aucland, portails Peoplesound et Compilo, etc.) dans les tuyaux de ST3G pourrait s'avérer précieux pour décrocher une licence en France, et pour la rentabiliser. "En France, c'est un concours de beauté", a rappelé Bernard Arnault.Le partenariat a reçu un accueil en demi teinte de la part des marchés. En fin de journée, l'action Suez perdait 2,01% à 180,3 euros, ce qui situe à -4,45% la baisse de Suez sur cinq séances consécutives. Liberty Surf, qui ne fait donc pas partie de l'accord, perd en fin de séance 4,25% à 11,5 euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.