Bruxelles bloque la fusion de MCI Worldcom et de Sprint

La Commission européenne a décidé mercredi formellement de bloquer la fusion entre les groupes américains de télécommunications MCI Worldcom et Sprint, en dépit de l'annonce la veille du retrait du dossier de l'opération, a indiqué un porte-parole. La Commission a estimé qu'elle devait prendre cette décision d'un point de vue juridique car l'instruction du dossier était arrivée à son terme, alors que les entreprises concernées n'avaient "pas encore formellement annulé leur accord", a-t-il précisé. MCI Worldcom et Sprint avaient fait part mardi de leur intention de retirer la notification de leur opération auprès de la Commission européenne, après que le commissaire à la concurrence Mario Monti ait indiqué qu'il s'y opposerait. Ce dernier a précisé mercredi à Bruxelles qu'à l'issue d'une enquête de cinq mois, la Commission était arrivée à la conclusion que cette fusion aurait abouti à "une entreprise d'une taille permettant d'avoir une position dominante sur le marché de la transmission d'informations sur l'internet, pouvant amener une forte dépendance des consommateurs". Les propositions des parties du 8 juin de se dessaisir des activités internet de Sprint "n'ont pas apaisé ces craintes", a précisé M. Monti. Le commissaire européen s'est par ailleurs félicité de la "très bonne coopération" sur ce dossier entre ses services et les autorités américaines de la concurrence. "Cette collaboration se poursuivra à l'avenir à chaque fois qu'il y aura des préoccupations communes", a-t-il ajouté. Au-delà de l'accord euro-américain actuel qui régit cette coopération, M. Monti a recommandé un "accord de nouvelle génération (..) qui pourrait permettre l'échange de certaines informations confidentielles". WorldCom MCI et Sprint sont respectivement numéro deux et numéro trois du marché américain de la téléphonie longue distance. Leur projet de fusion, annoncé le 5 octobre, devait aboutir à la création d'un groupe de 115 milliards de dollars (122 mds d'euros). Les deux groupes ont maintenant jusqu'au 12 juillet pour soumettre une nouvelle offre de fusion à l'autorité européenne de la concurrence.
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