France Telecom pourrait présenter mardi son offre sur Orange

L'abandon de l'ex-monopole français dans la course aux licences de troisième génération outre-Manche, pour cause d'enchères trop onéreuses, avait renforcé l'hypothèse d'une offre de France Télécom sur Orange. Ce dernier, que Vodafone s'est engagé à céder après la reprise de Mannesmann pour favoriser la concurrence, n'est en effet pas seulement le troisième opérateur mobile britannique : il a également remporté une licence UMTS. Orange comptait 4,9 millions de clients fin 1999, dont 2,73 gagnés au cours de l'année écoulée et 1,41 au dernier trimestre. Le groupe est présent en France via sa filiale Hutchison Telecom, qui compte quelque 400 000 clients via un partenariat avec... SFR.Si France Télécom reste très discret sur ses intentions concernant Orange, les rumeurs se sont multipliées ces derniers jours. Notamment après que le groupe a confirmé finaliser un emprunt syndiqué d'environ 20 milliards de livres (32,6 milliards d'euros) auprès de six banques (BNP/Paribas, Citibank, Crédit Suisse First Boston, Deutsche Bank, Morgan Stanley et SG Investment Banking). Le groupe s'apprête par ailleurs à vendre les 7% qu'il détient dans l'opérateur mexicain Telmex, une cession qui devrait lui rapporter 2,6 milliards de dollars (2,85 milliards d'euros). Cet emprunt, qui doit aussi financer l'achat de licences UMTS en Allemagne et en Italie, serait complété par une offre en actions, qui permettrait à Vodafone d'entrer au capital de France Télécom, à hauteur d'environ 10%. Selon l'agence Reuters, en cas d'accord avec Vodafone sur les conditions financières de la vente, Orange serait intégré à un nouveau pôle mobile de France Télécom, dans lequel il rejoindrait Itinéris et des activités au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en Autriche et en Suisse. La nouvelle entité, baptisée MobilCo, pourrait être introduite en Bourse dans moins d'un an. Reste à finaliser les termes de l'accord. Car si France Télécom possède une longueur d'avance et l'avantage de disposer d'un montage financier convaincant, il n'est pas le seul candidat à la reprise d'Orange. Le néerlandais KPN, qui vient d'accueillir le japonais NTT dans son capital, et l'américain MCI WorldCom sont aussi sur les rangs. Quant au finlandais Sonera, il s'est dit prêt, la semaine dernière, à envisager un projet de rachat en partenariat avec d'autres acteurs du marché. La présentation formelle de l'offre sur Orange pourrait avoir lieu mardi, date à laquelle Vodafone doit annoncer ses résultats financiers annuels.

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